Plus de 200 organisations – associations, syndicats, partis politiques antilibéraux et anticapitalistes – appelaient à manifester samedi 23 février dans 80 villes de l’État espagnol contre la politique d’austérité du gouvernement de droite de Mariano Rajoy et la corruption. La date du 23 février avait été choisie en référence au 23 février 1981, date de la tentative de coup d’État tenté par des officiers nostalgiques du franquisme. Les manifestants voulaient ainsi dénoncer le nouveau coup d’État « mené par les marchés financiers » et la corruption politique, qui est son arme préféré dans une société pourrie par la cupidité, la course effrénée aux profits et à la spéculation.Cette journée visait à faire converger « les marées citoyennes » qui mobilisent la population autour de la défense de l'éducation, la marée verte, ou contre la privatisation du système de santé, marée blanche, pour le respect des droits des femmes, contre la privatisation de la gestion de l’eau… Se retrouvaient aussi les mineurs en grève contre la fermeture des mines, les collectifs des « Indignés » aux cris de « ce n’est pas une crise, c’est une arnaque »… À travers toute l’Espagne, les luttes, les révoltes ont convergé dans un profond mouvement combinant les revendications sociales et politiques.L'exigence d'une « démocratie réelle maintenant » prend force. Elle exprime la prise de conscience qu'il n'y a pas de réponse aux politiques d'austérité qui entretiennent et aggravent la crise sans un bouleversement social et politique qui rompt avec un système et des institutions dominés par les intérêts du capital.En Grèce la veille des manifestations en Espagne, au Portugal la semaine précédente, dans toute l'Europe, la vague monte contre des politiques soumises au parasitisme de la finance. Elle appelle un programme politique capable de rassembler les travailleurs, toutes les victimes de la crise, pour en finir avec l'austérité, annuler la dette, mettre les financiers comme les hommes politiques qu'ils achètent hors d'état de nuire, et construire une autre Europe, celles des travailleurs et des peuples.Par-delà les frontières, ce combat est le nôtre.Yvan Lemaitre
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