L’acharnement de l’État français, des États-Unis et d’Israël contre le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah ne faiblit décidément pas. Alors que sa huitième demande de libération avait enfin connu une issue positive le 24 novembre, l’audience du lundi 14 janvier devait constituer l’épilogue d’une farce judiciaire qui dure depuis 28 ans. Las, Georges reste en prison, otage de Manuel Valls – encore lui – qui refuse de signer l’arrêté d’expulsion auquel était conditionnée cette libération. Il est bien connu que le ministre de l’Intérieur entretient des liens étroits avec Israël et les États-Unis, et que l’intervention vendredi de la porte-parole du gouvernement américain Victoria Nuland s’insurgeant contre la mise en liberté de Georges Abdallah n’a pas dû le laisser indifférent.Cette nouvelle obstruction à l’application d’une décision de justice s’est immédiatement traduite au Liban par une mobilisation de la gauche libanaise : une manifestation s’est tenue le soir même devant l’ambassade de France, un campement permanent y a été mis en place, jusqu’à la libération de Georges. Les murs de l’ambassade ont été tagués de slogans hostiles au gouvernement français, des pierres et des œufs ont été projetés sur la façade. Le Premier ministre libanais a quant à lui, convoqué l’ambassadeur de France à Beyrouth pour lui signifier que « le retard dans la libération de Georges Abdallah était injustifié et portait atteinte à ses droits civiques »… L’obstination française pourrait bien se transformer en crise diplomatique… et se retourner contre Valls.Alain Pojolat