Publié le Vendredi 3 février 2012 à 11h12.

Il n’y aura pas de trêve électorale !

Dans un contexte de crise économique aiguë, les dernières annonces de Sarkozy résonnent comme un avertissement : il n’y aura pas de trêve, ni pour le patronat qui continue à licencier ni pour le candidat-président qui a choisi délibérément de ne faire aucune pause dans l’annonce de nouvelles mesures d’austérité. C’est un choix qui condamne le monde du travail, l’ensemble des classes populaires, à la lucidité : non seulement nous n’avons pas à attendre grand-chose de l’issue des présidentielles – même si tout le monde aspire à dégager Sarkozy – mais ce serait nous mettre encore plus en difficulté si nous ne faisions pas tout pour reprendre l’initiative sans attendre sur le terrain des luttes.

De ce point de vue, la réussite de la mobilisation des enseignantEs le 31 janvier est un encouragement. C’est la troisième journée nationale depuis la rentrée de septembre. Une succession qui nous interroge bien sûr sur l’efficacité de journées sans lendemain mais qui reste malgré tout la bienvenue en cette période. Car il existe à côté de nombreuses mobilisations souvent dispersées mais bien réelles, malheureusement peu visibles.

Or, entre les annonces de suppressions massives de personnels qui se précisent à cette époque de l’année, le gel des salaires, la nouvelle journée de carence en cas d’absence, et l’annonce d’un management sur le modèle du privé par les chefs d’établissement, la poursuite des réformes qui modifient profondément l’organisation et le sens des études, il y a un mélange potentiellement explosif qui appelle à poursuivre et élargir les résistances, tout en soulignant les particularités de la période : une combinaison d’attaques immédiates contre le niveau de vie et les conditions de travail, et des réformes beaucoup plus profondes des rapports salariaux, comme sur l’avenir des services publics, en particulier pour l’Éducation nationale que l’on voudrait soumettre au diktat patronal.

L’enjeu est bien politique. C’est justement le sens de notre campagne anticapitaliste qui se nourrit de toutes ces mobilisations pour mieux les encourager. Faisons en sorte qu’il n’y ait pas de trêve pour les luttes !

Jean François Cabral