Publié le Mercredi 6 mai 2020 à 21h32.

« Le déconfinement et la réouverture des établissements scolaires ne peuvent être laissés entre les mains de Macron et de ce gouvernement »

Prise de position des élues du NPA Christine Héraud à Cenon (33) et Mónica Casanova à Lormont (33).

Le Président Macron a décidé brutalement d’un déconfinement le 11 mai avec ouverture des écoles le lendemain, au mépris de l’avis du Conseil scientifique qu’il a lui-même désigné, et qui proposait « de maintenir fermés crèches, écoles, collèges et universités jusqu’en septembre. » Il a déclaré que la décision de Macron de déconfiner le 11 mai était « principa-

lement économique », ce que le Premier ministre et Bruno Le Maire ont confirmé. Car ce qui préoccupe Macron et son monde, c’est la relance de la machine à profits, que le maximum de parents retourne au travail et que les écoles rouvrent pour garder leurs enfants.

Édouard Philippe agite la perspective d’écroulement de la société et pour cela il donne des dizaines de milliards aux entreprises, mais seulement quelques millions d’euros aux plus pauvres. Il n’y aura pas d’investissements majeurs dans la santé publique. Faute de politique sanitaire, c’est la police sanitaire de Castaner qui s’impose aux salariéEs et à l’ensemble de la population.

Le déconfinement sans politique sanitaire comprenant les dépistages massifs sur lesquels le gouvernement reste muet va continuer à exposer les salariéEs aux risques de contamination. De même que dans les établissements scolaires, les personnels de l’Éducation, des collectivités et les parents refusent d’être contraints, comme les travailleurEs de la santé, de s’exposer et d’exposer leurs enfants au virus en circulation sans moyens efficaces pour se protéger.

Le déconfinement décrété, improvisé, avec des annonces gouvernementales et des ministres qui se contredisent au fil des jours, est à marche forcée. Il fait reposer les responsabilités sur des collectivités qui n’ont pas les moyens humains, ni financiers ni techniques pour rouvrir les établissements scolaires le 11 mai, dans les meilleures conditions de sécurité sanitaire.

Elles nécessiteraient du personnel plus nombreux pour faire respecter les gestes barrières, nettoyer, désinfecter… Les contraintes de la protection des élèves et des personnels ne permettent pas de faire cours, en école maternelle et primaire, mais y compris en collège, sans contacts affectifs, prêt de matériel ni jeux collectifs par exemple. Sans parler de l’obligation que vont avoir certaines communes, faute de place, de faire manger des repas froids aux écoliers tous les jours à leur place dans leur salle de classe.

Le déconfinement et la réouverture des établissements scolaires ne peuvent être laissés entre les mains de Macron et de ce gouvernement qui servent les intérêts égoïstes des classes possédantes et du patronat, au mépris de la santé des salariéEs et de la population. C’est à ceux qui travaillent, dans les usines, les bureaux, sur tous les lieux de travail, de discuter et de s’organiser démocratiquement pour exiger leurs conditions pour le déconfinement. Dans les écoles, c’est à tous les personnels de l’éducation, des communes, avec les parents de décider des conditions de la réouverture de chaque établissement scolaire, en prenant tout le temps nécessaire, en refusant une ouverture prématurée par le droit de retrait ou la grève si nécessaire.

C’est à tous les salariés, à la population dans son ensemble d’exercer son contrôle non seulement sur les conditions sanitaires, mais sur l’ensemble de l’économie et de la vie sociale, pour construire le monde d’après, un monde débarrassé de l’exploitation et de la course aux profits, tourné vers la satisfaction des besoins du plus grand nombre.

Le 5 mai 2020