Pour ces régionales, le NPA a, tant au plan national que local, engagé des discussions pour parvenir à l'unité de toutes les forces qui affirment ne pas avoir renoncé à un changement radical de société c'est à dire avec le PCF, Lutte ouvrière, le Parti de gauche, les Alternatifs, la Fédération, les Objecteurs de croissance... Le fossé qui sépare le programme du PS et celui d'une gauche digne de ce nom justifiait la présentation de listes séparées de celles des socialistes partout.
A l'inverse de son choix de 2004, le PCF a cette fois décidé de présenter des listes «autonomes» dans 17 régions sur 22. Mais la prise de distance avec le vieil allié socialiste n'est que formelle. En effet, le PCF a annoncé qu'il constituerait de toute façon avec les socialistes des majorités de gestion. Quitte à reproduire la politique qu'il mène actuellement dans 16 régions puisqu'il en juge le bilan «plutôt satisfaisant».
Contrairement à l'image qu'on veut lui coller, le NPA ne refuse ni d'avoir des élus, ni de prendre ses responsabilités pour appliquer un programme radical s'il en a le rapport de force. Ce qu'il refuse, c'est de cautionner dans les institutions l'inverse de ce pourquoi il se bat au quotidien. Les dirigeants nationaux du PCF – et leurs alliés du PG – ont refusé d'adopter la même attitude et nous le regrettons. Quant à Lutte ouvrière, cette organisation a tout simplement refusé toute discussion.
Il ne faut toutefois pas tirer de leçons définitive de cette situation. Une vaste recomposition du paysage politique est en cours. A la gauche du PS, deux projets contradictoires s'affrontent. Celui d'une gauche anticapitaliste qui pose comme base de rassemblement la volonté de lutter jusqu'au bout pour la transformation radicale de la société et celui de la direction du PCF qui refuse de s'émanciper de la tutelle du parti socialiste au risque de voir les rêves de transformation sociale se transformer en cauchemar gestionnaire. C'est bien cette question qui a provoqué l'échec des discussions nationales, notamment avec le PCF.
Le parti de Marie George Buffet s'enfonce de plus en plus dans la crise. Dans de nombreuses régions, des élus sortants et militants communistes ont fait le choix d'affronter les listes de leur propre parti en participant aux listes des socialistes ou à celles d'Europe écologie.
Loin de se résigner face à l'échec des discussions nationales, les comités du NPA ont discuté dans toutes les régions avec les mêmes formations.
Dans quelques régions, et c'est positif, des listes unitaires associant le NPA, le PG et parfois le PCF, constituées sur des bases plus claires ont pu voir le jour.
En Languedoc Roussillon, le Front de gauche et le NPA mèneront campagne ensemble. La personnalité très controversé de la tête de liste socialiste, Georges Frêche, a agi comme un repoussoir sur les militantes et militants communistes et facilité un accord unitaire. La liste NPA-Front de gauche ne fusionnera pas avec celle du PS à l'issue du premier tour. Un programme de rupture sur le terrain social et écologique a été adopté et la composition de la liste permet un équilibre entre les diverses composantes. Des discussions se poursuivent également avec le Front de gauche en Limousin, Poitou-Charente.
En Pays de Loire, le PCF s'est coupé en deux. Dans trois départements, il participe à la liste des socialistes. Deux fédérations discutent avec le NPA et le PG pour une liste commune.
Dans 5 régions, le PCF a fait le choix d'une alliance avec le PS dès le premier tour. Ainsi un accord a pu être conclu avec le le Parti de gauche notamment en Basse Normandie et en Champagne Ardennes. Les discussions se poursuivent en Lorraine, Alsace et Bourgogne. En Bretagne, le PG s'est divisé, une partie contractant un accord avec le NPA, l'autre avec la Fédération.
Enfin, dans un plusieurs régions, le NPA mènera campagne aux côtés de militants écologistes radicaux, et de la mouvance des objecteurs de croissance. Un communiqué national NPA_ Mouvement des objecteurs de croissance lance un appel à «ceux qui ne se résignent pas à accepter comme inévitable la domination du capitalisme, ceux qui sans attendre les catastrophes planétaires à venir veulent dès à présent, engager des luttes de résistances et des alternatives concrètes (y compris dans les institutions ), à se regrouper dans une Convergence de la Gauche anticapitaliste et de l'Ecologie radicale pour les élections régionales.»
L'accord est ainsi dores et déjà conclu en Auvergne avec les «alterekolos».
Que cela soit dans un cadre unitaire ou pas, le NPA mène campagne dans les 21 régions métropolitaines pour y défendre un même programme de rupture sociale et écologique. Une campagne contre la droite au pouvoir et en toute indépendance du PS et de ses alliés. Une campagne pour envoyer dans les conseils régionaux des élus aussi fidèles à la jeunesse et aux travailleurs que le droite l'est du patronat.
Frédéric Borras