Macron est allé en Côte d’Ivoire à la veille de Noël. Il y a célébré son anniversaire et fait le tour des popotes militaires. Mais la contre-réforme des retraites était toujours présente. « Quand on est militaire, on ne touche pas la retraite, on a une pension. C’est différent, tout est différent », a-t-il ainsi déclaré pour rassurer les militaires sur leur possibilité de départ anticipé. Ah bon, pension et retraite, c’est différent ? Alors pourquoi le site officiel du gouvernement destiné à faire la promotion de la réforme écrit-il par exemple que « chaque euro cotisé comptera dans le calcul final du montant de la pension » ? Une fois de plus, Macron se fout du monde et manipule le langage pour camoufler les concessions rapidement faites aux militaires et aux flics.
Autre déclaration macronesque depuis la Côte d’Ivoire : « Il est bon aussi de savoir faire trêve pour respecter les familles et la vie des familles ». L’attention pour la « vie des familles » ne concerne pas les cheminotEs et agentEs de la RATP, dont le travail fait que les trains et les rames roulent tous les jours et une partie de la nuit, de même que les pompiers, les infirmières et les agents EDF qui réparent les lignes. Sans parler de ce projet gouvernemental d’assouplir les règles du travail de nuit qui a été momentanément repoussé pour cause de grève sur les retraites (mais le gouvernement a annoncé que dans quelques mois il prendrait une ordonnance sur la question). Et la réforme des APL, la fermeture des écoles et des maternités dans les zones rurales et petites villes, ce ne sont pas des atteintes à la « vie des familles » ?
Comme le souligne l’historien Gérard Noiriel, la grève en période de Noël de cette année n’est pas la première : « Le mouvement ouvrier ne s’est jamais engagé de gaieté de cœur dans la grève au moment de Noël, une fête de famille particulièrement prisée dans les classes populaires. Néanmoins, la grève de Noël fait aussi partie des traditions de luttes lorsque l’urgence du combat de classe l’impose. »
À tout moment, par le mensonge, la propagande et la répression, Macron fait la guerre aux travailleurs et aux classes populaires. Dans son combat, comme dans celui de ceux dont il n’est que le serviteur, il n’y a pas de trêve de Noël ou des confiseurs, dans les opérations boursières et la quête effrénée du profit maximum au détriment du plus grand nombre, bon à trimer, à voir son emploi supprimé et sa retraite saccagée.
HW