Ils ne respectent rien, pas même leur prétendu système démocratique… Lors du débat parlementaire sur le projet de loi sur les retraites, le gouvernement multiplie les déclarations et les signaux pour préparer l’opinion à une « adoption » au 49-3, c’est-à-dire sans vote de l’Assemblée nationale. Prétexte avancé ? La prétendue « obstruction parlementaire » exercée par les députéEs LFI et PCF. Mais qui a voulu précipiter le calendrier ? Qui refuse d’entendre le rejet, majoritaire, massif, de cette contre-réforme ? C’est le gouvernement qui a fait le choix de l’épreuve de force, et il semble déterminé à procéder de manière brutale. Il y a donc urgence à retrouver le chemin de la mobilisation, de la grève, pour les faire reculer.
La crise politique continue de travailler la Macronie. Après « l’affaire Griveaux » affaiblissant encore plus une campagne parisienne marquée par un rejet très fort du parti au gouvernement, la démission d’une députée LREM de l’Hérault vendredi dernier fait suite à une vingtaine d’autres, dénonçant « un mouvement hors sol, indifférent aux territoires »… Sous ses airs arrogants, la Macronie prend l’eau de toutes parts, et les coups de menton autoritaires dissimulent mal la fragilité du pouvoir.
Pour tenter de dépasser cette crise, Macron fait feu de tout bois pour détourner de la question sociale des retraites : posture internationale en faveur d’une défense commune européenne ; prétendu défenseur de l’environnement sur la Mer de glace à Chamonix ; reprise des vieilles rengaines racistes pour lancer une campagne islamophobe contre « le séparatisme islamiste ». Mais de toute évidence, cela ne prend pas, et le principal aveu de faiblesse reste bien la perspective du 49-3, dans une Assemblée nationale au sein de laquelle LREM est pourtant largement majoritaire…
La riposte doit être à la hauteur
Débuté il y a plus de deux mois, le mouvement contre le projet de loi sur les retraites reprend son souffle. La première séquence, celle de la grève reconductible dans les transports, est terminée depuis quelques semaines et la mobilisation cherche de nouvelles perspectives. Malgré toutes ses limites, la dernière journée de mobilisation nationale interprofessionnelle du jeudi 20 février a manifesté la continuité du mouvement. Des dizaines de milliers de personnes se sont de nouveau retrouvées dans les rues, pour le répéter à qui refuse de l’entendre : « On est là ! ».
Le pouvoir entend accélérer le calendrier, mais le moins que l’on puisse dire est que celui proposé par les directions syndicales n’est pas à la hauteur. Le mardi 31 mars, date proposée pour une nouvelle journée nationale de grève, est une perspective bien éloignée et isolée pour relancer la mobilisation, d’autant plus au moment où le gouvernement veut terminer rapidement la partie en utilisant le 49-3. Car c’est bien la perspective d’une contre-offensive de masse qu’il s’agit de porter, seul moyen de mettre un coup d’arrêt aux projets destructeurs de Macron et Cie.
Relancer la grève et la mobilisation générale
Ces prochaines semaines ne seront pas creuses : mobilisation des « facs et labos en lutte » à partir du jeudi 5 mars, grève internationale des femmes le dimanche 8 mars, nouvel « acte » des Gilets jaunes et marche contre les violences policières samedi 14 mars, « semaine noire » à partir du lundi 16 mars, marche des solidarités le samedi 21 mars à l’occasion de la journée internationale contre le racisme… Autant de colères qui doivent converger, afin de maintenir et renforcer un climat de contestation généralisée des politiques de gouvernement, et poser les jalons d’une mobilisation de masse, appuyée sur des grèves dans tous les secteurs.
Dès que le pouvoir va dégainer son 49-3, la riposte la plus massive possible doit être immédiatement au rendez-vous, par des rassemblements et manifestations contre ce coup de force gouvernemental. Il faut se saisir de la journée nationale du mardi 31 mars pour aider à la relance d’un mouvement de grève générale. C’est aussi avec cet objectif que le NPA a proposé l’organisation d’une manifestation nationale à Paris en direction des lieux de pouvoir.
Enfin, pour contribuer au rassemblement de toutes celles et ceux qui veulent en finir avec Macron et son monde, les militantEs du NPA seront présents dans les prochaines élections municipales aux côtés des acteurEs des luttes.
Le mouvement est loin d’être fini, notre camp social n’a pas dit son dernier mot.