Publié le Mercredi 12 février 2014 à 09h44.

Pour « un week-end de révolte de gauche » !

Il y a urgence, urgence pour réagir aux attaques de la droite et de l’extrême droite, urgence, à gauche, pour s’opposer à ce gouvernement. C’est le sens de l’appel d’Olivier Besancenot à un « week-end de révolte de gauche » et de la lettre ouverte du NPA « aux travailleuses et travailleurs, aux jeunes, aux organisations syndicales et politiques qui ne participent pas à la majorité gouvernementale ».

La situation politique prend des allures « d’années trente au ralenti », sans la violence des chocs sociaux et politiques de l’époque. La solution fasciste n’est pas à l’ordre du jour pour les classes dominantes. Elles sont profondément intégrées dans la globalisation capitaliste. Mais la crise du système capitaliste est là, bien là, en Europe et en France, et cela va durer. Au-delà de tel ou tel indicateur, la croissance est à moins de 1 %,  près de 6 millions de personnes sont touchées par le chômage, près de 8 millions sont au-dessous du seuil de pauvreté. Les conditions de vie et de travail du plus grand nombre s’aggravent chaque jour. La précarisation de millions d’emploi provoque des processus de dislocation des classes populaires. C’est le terreau sur lequel prospère la décomposition sociale, politique idéologique. La France réactionnaire est à l’offensive. Mais plus, pour la première fois depuis longtemps, les fascistes ont rassemblé plusieurs milliers de personnes à Paris en hurlant leur haine de la gauche, des homosexuels, des juifs, des musulmans. Ils exigent la remise en cause de toute une série de droits sociaux et démocratiques comme le droit à l’avortement.Cette radicalisation à droite est la conséquence de la politique d’un gouvernement qui ne cesse de faire des concessions au patronat et aux partis réactionnaires. Dernière exemple en date, la capitulation en rase campagne du gouvernement sur la PMA (procréation médicalement assisté).

Stoppons ce gouvernement PS-MedefAu-delà des discours, le gouvernement Hollande n’a cessé depuis son accès au pouvoir de faire la politique des marchés financiers et du patronat. Aujourd’hui, il passe à la vitesse supérieure, en augmentant les aides aux patrons, en démantelant un pan de la Sécurité sociale, et en préparant de nouvelles réductions budgétaires. Il y a même un tournant : c’est une forme d’union nationale particulière, la recherche d’une alliance politique entre le gouvernement et les organisations patronales. Il n’est pas exagéré, aujourd’hui, de parler de gouvernement PS-Medef. Et c’est cette combinaison d’un gouvernement socialiste au service direct du patronat et d’une radicalisation de la droite et de l’extrême droite, qui débouche sur une situation dangereuse,  pour les classes populaires et le mouvement ouvrier.Oui, dans ces conditions, il y a urgence, contre la droite et les fascistes, mais aussi dans la construction d’une large opposition de gauche à la politique d’austérité du gouvernement. Il faut redonner espoir et combativité aux travailleurs et à la jeunesse, en faisant reculer le gouvernement, et en créant les conditions pour imposer une autre politique, une politique de rupture avec l’austérité capitaliste.

Reprendre l’initiativeMais c’est dans l’action, la mobilisation, la construction d’un nouveau rapport de forces où le camp des travailleurs et de la gauche non gouvernementale reprend l’initiative, que l’on peut inverser la tendance politique actuelle. C’est dans ce cadre que nous proposons l’organisation d’un week-end de révolte de gauche. Pour préparer cette riposte le NPA s’adresse à l’ensemble des organisations qui ne participent pas à la majorité gouvernementale, mais il s’agit aussi de construire un mouvement d’en bas qui rassemble les jeunes, les travailleurs et les militants.  Partout, sur nos lieux de travail ou d’études, dans nos quartiers, dans nos communes, dans nos villes, tous ensemble, préparons la riposte, contre la droite et l’extrême droite, et pour stopper la politique du gouvernement et du Medef.

François Sabado