Publié le Jeudi 25 juin 2009 à 00h23.

Producteurs laitiers : la révolte et la colère ne faiblissent pas

Après les blocages des centrales d'achats de la grande distribution un peu partout en France ces derniers jours, quelques 2000 agriculteurs, en provenance de France, de Belgique et d'Allemagne ont manifesté à Bruxelles le 17 juin dernier pour réclamer auprès des dirigeants européens des solutions concrètes à la crise du lait.

Confrontés à une chute brutale des prix, ils réclament une baisse des quotas et un prix du lait à 400 euros la tonne, contre 200 euros actuellement. Selon un projet de texte, les dirigeants européens devraient réclamer ce vendredi à la Commission européenne de proposer d'ici septembre des «formules pour stabiliser» les prix du lait. Tout comme les propositions de transparence sur les prix et les marges obtenues par la FNSEA auprès du gouvernement français le matin même, ces propositions se limitent à de bonnes intentions sans lendemains quant à la remise en cause de ces marges et à une juste répartition du profit tout au long de la filière, ni à la juste rémunération du travail des paysans.

Avec des niveaux de prix qui ne garantissent même pas un revenu au dessus du seuil de pauvreté, des cessations d'activité et une restructuration terrible s'annoncent, avec toutes les conséquences négatives qu'un agrandissement des structures restantes pourra avoir sur les conditions de travail des paysans, la vie dans les campagnes, l'intensification des productions fourragères, le zéro pâturage et les problèmes de pollution de l'eau et d'émissions de gaz à effets de serre qui en découlent. Une grève du lait unitaire dans toute l'Europe pourrait être aujourd'hui un des moyens de faire échec à ces politiques libérales. Le puissant syndicat allemand BVD, qui l'avait expérimentée l'an passé avec succès, menace de recourir à cette ultime solution à nouveau, si les revendications des producteurs n'aboutissent pas.