Le premier mois de gouvernement d’Édouard Philippe nous donne un sérieux aperçu de la politique qu’il veut mener pendant les cinq prochaines années : casse du code du travail, répression, racisme… Un mois, c’est déjà trop !
Alors que Macron s’était présenté comme opposé à colonisation pendant la campagne, jeudi 1er juin, il nous a rappelé que les gouvernements se succèdent mais que leur racisme reste : « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien » a-t-il plaisanté, parlant d’humains comme « d’une bête, d’une chose, d’un mouton »1. Et dans le même temps, le ministère de l’Intérieur interdisait à des migrantEs de demander l’asile...
Lundi 5 juin, le projet de casse du code du travail et de la Sécurité sociale a commencé à fuiter. Au menu (d’après le Parisien), une inversion complète de la hiérarchie des normes, avec la possibilité pour les entreprises de décider de quasiment tout ce qui concerne le contrat de travail au mépris des conventions collectives.
Sans oublier que le quinquennat de Macron s’est ouvert avec une interdiction de manifester pour 69 militantEs. Après seulement quelques semaines, il n’y a pas de doute, il faut sanctionner ce gouvernement et préparer la mobilisation du monde du travail.
Opération recyclage
Les listes de La République en marche aux élections législatives s’annoncent comme une vaste opération de recyclage. Une opération qui sert à effacer l’ardoise de la classe dominante, le grand patronat et les actionnaires. Ceux-ci ont utilisé le PS et Les Républicains pour mettre en place leurs politiques libérales, répressives et racistes. Le résultat, ce sont des millions de chômeurs, d’exclus, des services publics dévastés… Et deux partis, le PS et Les Républicains, lessivés, usés jusqu’à la corde...
Il fallait donc un nouveau président – et un nouveau parti – pour continuer à nous attaquer : c’est le rôle de Macron et de La République en marche. Avec moins de 17 % du corps électoral qui a voté pour lui au premier tour, Macron s’apprête à contrôler le pays… Ce système et son président sont vraiment illégitimes !
Des élections législatives qui n’apportent rien de bon
On l’a bien vu à la présidentielle, aucun politicien ne sera la solution car ils ne souhaitent pas la rupture avec le système dans lequel nous vivons, le capitalisme. À chaque élection, beaucoup d’électeurs votent pour celui qu’ils estiment être le « moins pire », et le résultat est que le Front national progresse. Celui-ci et ses candidats aux législatives ont pour objectif de casser les droits démocratiques et des travailleurs, développant toujours plus les discriminations.
La seule issue est de commencer à nous organiser par nous-mêmes. Dès maintenant, construisons une opposition à la politique de Macron et Philippe. Des mobilisations sont prévues dans la semaine qui suit les élections législatives, la semaine du 19 mai. Nous devons montrer que nous ne nous laisserons pas faire, que nous voulons construire un grand mouvement de manifestations et de grèves pour stopper cette politique.
Et la (seule) bonne nouvelle reste la visibilité actuelle des grèves et des luttes, comme celles chez GM&S, à Tati, et chez les routiers qui transportent des matières dangereuses.
Une riposte à construire
Dimanche, le NPA sera présent dans quelques circonscriptions pour continuer à porter les idées défendues par Philippe Poutou à l’élection présidentielle. Là où il ne sera pas présent, il appelle en général à voter pour les candidats de Lutte ouvrière.
Nous défendons à cette élection des propositions de rupture avec le système pour changer vraiment notre quotidien : l’interdiction des licenciements et le partage du temps de travail, la liberté de circulation et d’installation, l’égalité entre toutes et tous, la réquisition des grandes entreprises, en particulier de l’énergie et des banques…
Il est clair que ces élections ouvriront surtout une période d’offensive contre les classes populaires. La question clé reste pour nous de s’organiser : au NPA dans l’objectif de renverser le capitalisme, mais aussi et dès maintenant, dans les syndicats, dans les collectifs de lutte, pour préparer la riposte, permettre aux classes populaires s’exprimer leurs intérêts et de les défendre au quotidien.
Antoine Larrache
- 1. Albert Nyangile de la Cimade Mayotte. http://www.francetvinfo…