Dans la 2e circonscription du Rhône, le NPA a mené une campagne législative intense et atypique, aux côtés de camarades LFI, PCF et Ensemble, et autour de la candidature de nos camarades Raphaël Arnault et Mathilde Millat.
Si cette campagne a pu avoir lieu, c’est dans un contexte local assez particulier puisque la candidature s’inscrivait non seulement contre Macron et l’extrême droite, mais aussi contre le candidat de la NUPES : Hubert Julien-Laferrière, le député sortant LREM.
Un choix de candidat hasardeux…
La 2e circonscription regroupe des quartiers plutôt marqués à gauche. Beaucoup d’associations et de collectif y militent et la droite et l’extrême droite y réalisent des scores relativement faibles (même pas 20 % au premier tour pour Reconquête + LR + RN). Pourtant les accords de la NUPES ont investi Laferrière, qui, en 2017 a quitté le PS pour être élu député En marche. Il a voté toutes les lois qui symbolisent la politique de Macron : la loi Asile et Immigration, la sélection à l’université, la baisse des APLs, le CETA, le pacte ferroviaire, la suppression de l’ISF, on en passe et des meilleures. Si cette candidature peut légitimement être qualifiée d’anomalie, elle est pourtant le résultat direct du choix de faire accord avec le PS et EELV, liant ainsi les espoirs populaires de rupture avec les politiques néolibérales et autoritaires à un personnel politique bourgeois, acquis au néolibéralisme et aux traités européens. Cette investiture, issue d’un accord d’appareils par en haut où chaque parti place ses candidatEs en fonction d’intérêts internes sans que cela soit issu du choix des militantEs de terrain, est le contraire absolu de ce que nous avons porté : une candidature par en bas où nous nous représentons et prenons les décisions nous-mêmes.
Une campagne radicale et unitaire par en bas
Le fait d’imposer à des militantEs pour la plupart issuEs des mouvements sociaux des dernières années, de faire campagne pour un politicien libéral a généré beaucoup de mécontentement dans les réseaux militants lyonnais. Nos discussions ont abouti à faire la proposition suivante : le programme de la NUPES est un programme défensif qui synthétise les exigences des luttes de ces dernières années et qui mobilise notre camp social. C’est une bonne chose s’il est incarné par unE députéE issuE des luttes et au service de cadres collectifs. Par conséquent nous ferons campagne dans le cadre de ce programme et de cette dynamique nationale autour d’un candidat qui porte réellement ce projet et qui, par le travail unitaire qu’il a réalisé dans la lutte contre l’extrême droite ses dernières années, est capable de faire l’unité entre nous. C’est donc Raphaël Arnault, ancien porte-parole de la Jeune Garde et assistant d’éducation qui a été mandaté pour porter la candidature de notre collectif, aux côtés de Mathilde Millat, militante du NPA et militante écologiste. Cette campagne a donné lieu à une forte mobilisation militante : plus de 150 personnes, dont un bon quart de primo-militantEs, ont participé aux différentes actions, mobilisant ainsi des dizaines de personnes chaque jour. En une journée ces équipes pouvaient tenir plusieurs écoles, marchés, équipes de porte à porte et de collage. En moins d’un mois de campagne, un peu plus de 35 000 tracts ont été distribués et 2 000 affiches collées, surpassant de très loin l’activité militante des autres campagnes. Le meeting en plein air avec Philippe Poutou et Usul a été une vraie réussite : malgré les trombes d’eau qui se sont déversées sur nous c’est près de 300 personnes qui sont restées plusieurs heures sous la pluie pour assister aux prises de paroles des militantEs qui intervenaient sur les luttes locales et notamment en solidarité avec les mineurs non-accompagnés. Les différentes prises de paroles ont montré que la campagne était largement soutenue par les organisations militantes puisque les groupes d’actions de la FI, le gros des troupes du PCF et d’Ensemble ainsi que des militantEs antifascistes, antiracistes ou écolos se sont investis à fond dans la campagne.
Un score honorable et de belles perspectives pour la suite
Cette campagne, dont la plupart des militantEs (et notamment la totalité des membres du comité de direction élu en assemblée générale) avaient moins de 30 ans, a débouché sur un score honorable de 6,81 %, trop peu pour accéder au second tour et espérer battre le candidat NUPES, mais suffisamment pour que presque 3 000 personnes votent pour un candidat dissident de la NUPES, incarnant une gauche de combat qui soit avant tout un prolongement des luttes sociales et un outil de construction pour notre camp. Surtout, le collectif qui est né pendant la campagne souhaite se maintenir et servir de point d’appui dans les mobilisations à construire rapidement dans les mois et les années qui viennent et c’est ce collectif qui est probablement notre plus belle réussite.