Publié le Vendredi 26 novembre 2021 à 08h00.

Confinement, obligation vaccinale : non ! Une vraie politique de santé publique et la levée des brevets, maintenant !

Incapables de mener de véritables politiques de santé publique, les gouvernements continuent de jouer avec notre santé et nos vies, alors que le covid continue de circuler et qu’une nouvelle vague de contaminations est en cours.

Face à la cinquième vague, le gouvernement autrichien vient de décréter le confinement généralisé, pour les vaccinéEs et les non-vaccinéEs, assorti d’une future obligation vaccinale. Un avertissement. Un horizon qui nous menace aussi, n’en doutons pas, au-delà des différences de taux de vaccination (65 % contre 75 % en France), et des gestes barrières levés beaucoup plus rapidement en Autriche, notamment pour relancer l’industrie touristique du ski. Une vaccination et un port du masque violemment contestés depuis longtemps par l’extrême droite autrichienne. Ce confinement et cette obligation vaccinale signent l’échec des politiques qui cherchent à contraindre plus qu’à convaincre, des politiques qui lèvent le pied sur les gestes barrière pour relancer au plus vite les profits !

Il y a urgence !

Alors pour éviter cette extrémité, il y a urgence ! Urgence à bâtir des campagnes de prévention qui s’appuient sur les salariéEs, les usagerEs, la jeunesse, les syndicats, les associations, avec les moyens correspondants, pour promouvoir les mesures barrières, individuelles et collectives. Urgence à abandonner le déremboursement des tests, alors qu’il faut au contraire les faciliter et se servir de cette occasion pour faire de la pédagogie vaccinale ! Urgence à favoriser le télétravail, notamment pour toutes les personnes âgées et souffrant de comorbidités, mais sous le contrôle des salariés et de leurs syndicats. Urgence à embaucher des personnels, à réquisitionner des locaux vides pour dédoubler classes, cantines, amphis, locaux. Urgence à généraliser l’usage des testeurs de CO2, pour vérifier la ventilation des pièces. Et comme le pouvoir sur nos vies, nos quartiers, nos hôpitaux, l’organisation du travail ne nous sera pas donné, ni par le patron ni par le Macron, urgence pour le mouvement ouvrier de repartir à l’offensive pour exiger un bouclier social face au covid, une politique de prévention, de santé publique, dans tous les lieux de vies, et pas seulement une politique centrée sur le soin.

Urgence aussi d’en finir avec l’austérité à l’hôpital, les menaces de réquisition de soignantEs qui ne font qu’aggraver la fuite des personnels, alors que l’hôpital risque de s’effondrer, à commencer par les services d’urgences. Urgence d’une augmentation massive et immédiate de tous les salaires des personnels de santé, qui pourrait donner un peu d’espoir et l’envie de s’accrocher encore une fois face à la vague covid qui vient, sans parler de la grippe et des bronchiolites ! Urgence à imposer un plan d’embauche, de réouverture de lits, de formation rémunérée. C’est tout l’objet de la mobilisation du 4 décembre !

Personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas

Toutes les données concordent pour souligner les 90 % d’efficacité de la vaccination contre les formes graves, que les vaccinés transmettent quatre fois moins que les non-vaccinés face au delta, mais aussi pour démontrer que l’immunité baisse fortement vers le sixième mois. D’où l’enjeu de la vaccination, en France et dans le monde. Face à la menace de l’obligation vaccinale, nous réaffirmons que tous les dispositifs de prévention organisée, bâtis avec les populations, ont toujours montré une efficacité supérieure à la prévention individuelle (où chacun se débrouille… après que Jupiter a parlé, ou brandi le pass sanitaire, ou demain l’obligation vaccinale). Que ce soit en termes d’adhésion, de réduction des inégalités sociales, d’âge ou de territoire. Sans parler de la répression policière et des licenciements que cette obligation suppose, en absence totale de légitimité du pouvoir macronien !

Une prévention organisée, s’appuyant sur les acteurs du soin et de la prévention déjà connus du public, avec invitation, coup de téléphone ou passage pour discuter des résistances, des difficultés à se rendre dans un centre de vaccination, pour inviter une infirmière à domicile. Une vaccination universelle et gratuite, car la pénurie favorise le cortège de morts de la pandémie et l’émergence de nouveaux variants. C’est tout l’objet des mobilisations internationales du 30 novembre, au moment de l’ouverture du sommet de l’OMC, pour imposer la levée des brevets et de tous les droits de propriété intellectuelle sur les vaccins, mais aussi les traitements et les tests covid. Personne n’est en sécurité, tant que tout le monde ne l’est pas !