Le nombre de cas et de décès sont certes en baisse en Europe (de 1,7 million de cas à la mi-avril à moins de 700 000 à la mi-mai) mais la pandémie est encore loin d'être terminée, et les personnes qui n'ont pas été vaccinées ne sont pas à l'abri de la contamination.
Dans plusieurs pays comme l'Inde et le Brésil, la pandémie continue à faire rage. Les pays développés allègent les dispositions de confinement en raison de l'amélioration de la situation sanitaire. C'est un soulagement pour la population mais il ne faut cependant pas oublier que plusieurs milliers de cas positifs au Covid-19 continuent à être recensés quotidiennement en France notamment. Comme l'a affirmé le directeur européen de l’OMS : « Nous allons dans la bonne direction mais nous devons garder un œil vigilant sur un virus qui a coûté la vie dans cette région à l'équivalent de la population de Bruxelles. » Il appelle les pays à « des efforts de dépistage et de séquençage, d'isolement, de recherche des contacts, de quarantaine et de vaccination pour maintenir le contrôle (sur le virus) et garantir que les tendances restent sur une trajectoire descendante ».
Seulement 13% de la population mondiale vaccinée
L'OMS alerte sur des poches de transmission croissante dans plusieurs pays qui pourraient rapidement évoluer vers de dangereuses résurgences. En Europe, seulement 23% de la population a reçu une dose de vaccin et 11% été intégralement vaccinés (avec la deuxième doses si nécessaire) et seulement 13% de la population mondiale est vaccinée. Or l'amélioration de la situation sanitaire à l'échelle de la planète ne peut aboutir que si une politique globale est menée dans l'ensemble des pays, ce qui n'est pas du tout le cas dans les pays les plus pauvres. Ainsi, l'OMS a révélé le 6 mai 2021 que l'Afrique ne représentait plus que 1% des doses de vaccin administrées dans le monde, contre 2% quelques semaines auparavant. Un peu plus de 1% de la population de ce continent a été vacciné, plusieurs pays n'ayant même pas reçu un seul flacon.
Une résurgence de la contamination est possible. Au Chili, pays de 19 millions d’habitantEs, plus de 7 millions de doses ont été injectées, un record. 37% de la population a reçu au moins une dose, le 3e taux mondial. Mais en quelques jours fin mars le nombre de cas positifs a explosé, la quasi totalité des lits d'hôpitaux a été occupée et l'épidémie a été considérée hors de contrôle. Le gouvernement a décrété un confinement avec notamment d'importantes limitations des déplacements.
Les mesures de déconfinement sans véritable débat démocratique
Le monarque Macron a décidé seul des mesures de déconfinement. Le vote, de surcroît par une minorité de députés ne peut guère être considéré comme démocratique.
La population est toujours tenue éloignée des décisions qui concernent ses activités quotidiennes et son état de santé, aujourd'hui et dans les prochaines semaines. Les personnes compétentes n'ont même pas été consultées. Le conseil scientifique n'a pas été saisi selon le Monde, et a rédigé de son propre chef un rapport dont rien n'a pas retenu. Le rapport insistait fortement sur l'importance d'une « réouverture prudente et maîtrisée avec des objectifs sanitaires » et sur l'importance de la vaccination afin d'aboutir à une immunité collective. Il soulignait aussi la nécessité de montrer à la population qu'elle a le pouvoir d'agir en maintenant les gestes et les mesures barrières. C'est sans doute un des moyens importants pour combattre la pandémie. Mais pour ce pouvoir autoritaire, il ne peut en être question d'avoir une démarche démocratique.
Le pass sanitaire
Le pass sanitaire a été aussi décidé et élaboré sans débat démocratique. À compter du 9 juin, pour pouvoir accéder à certains lieux ou événements il faudra s'être munis d'un document intitulé pass sanitaire. Cette attestation de vaccination ou de test de covid négatif est supposée être garante de la non contagiosité, mais cela ne protégerait pas de la contamination puisqu'une personne vaccinée qui a contactée le virus est protégé contre la maladie, mais peut néanmoins contaminer les personnes avec qui elle est en contact. Un document comportant des données personnelles est une atteinte à la confidentialité de données de santé et un traçage de nos activités, notamment de nos voyages, de nos lieux de loisirs... Ce dispositif pourrait être étendu par exemple au travail avec des conséquences sur l'embauche et les relations avec l'employeur...
Macron, dans la foulée de Biden, s'est un court moment déclaré « favorable » à la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19. Mais les laboratoires pharmaceutiques l'ont peut être convaincu de revenir sur sa décision et de s'engager en faveur de cette industrie qui garde ainsi le monopole de la fabrication des vaccins, au détriment de la santé de plusieurs millions de personnes qui ne peuvent en bénéficier.