Publié le Mardi 8 décembre 2020 à 11h30.

Vaccins Covid : Pas de secret, pas de profits pour un bien commun universel !

La pandémie de Covid-19 a défait plus de 1,5 million de morts dans le monde. 280 000 rien qu'au USA, bien plus que la guerre du Vietnam. Plus de 50 000 en France. Et elle n'a touché que près de 10% de la population mondiale, alors que les épidémiologistes estiment qu'il faut atteindre 60% d'une population pour espérer une immunité collective.

Le calcul macabre est vite fait, si l'immunité collective doit être obtenue à travers les morts du Covid. On voit donc l'énorme enjeu de vaccins efficaces, aux effets secondaires limités et socialement acceptés. Mais pour établir une solide balance bénéfices-risques, pour convaincre surtout des millions de personnes de se faire vacciner, il faut faire le contraire des rencontres feutrées entre cabinets ministériels et trusts pharmaceutiques, le contraire de l'opacité et de la course aux profits des firmes. Comment accepter de ne rien savoir sur l'accident neurologique grave qui a entaché en septembre le parcours du vaccin d'AstraZeneca-Oxford University ?Comment accepter des chiffres d'efficacité qui oscillent entre 62% et 90% pour ce même vaccin, selon les doses prescrites, demi doses qui d'après Oxford University sont le fruit d'un choix délibéré, mais d'après AstraZeneca une erreur de protocole ?

Rompre avec le secret commercial

Les vaccins, leurs essais cliniques sont des outils trop importants pour être laissé dans les mains des capitalistes de la pharmacie. Et si les premiers résultats des vaccins Pfizer et Moderna, semblent très prometteurs, pour emporter la conviction de celles et ceux qui doivent se faire vacciner, il faut rompre avec le secret commercial qui entoure les essais. Comme le souligne l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, le simple fait « que les pouvoirs publics n'aient pas accès aux protocoles de recherche des essais, alors qu'ils les financent par des milliards d'euros publics devrait susciter l'indignation ». Il réclame qu'un « comité indépendant puisse revoir les protocoles et leurs résultats une fois l’étude achevée, que des experts sans lien d’intét puissent réfléchir à définir les caractéristiques idéales des produits recherchés ». Un comité « dont les discussions et travaux doivent être ouverts, publics et transparents, permettrait de réfléchir à une approche de développement doutils complémentaires, et non mis en concurrence ».

Alors qu'un vaccin qui limiterait surtout la sévérité des symptômes pourrait être privilégié pour les personnes âgées ou fragiles, un autre qui bloquerait plus la transmission du virus serait plus adapté en population générale. « Mais une telle approche ne semble pas à l’ordre du jour dans ce contexte international de concurrence effrénée ». Le gouvernement a décidé que les personnes âgées hébergées en Ehpad seraient les premières vaccinées, mais pas celles qui restent chez elles ? Car le vaccin de Pfizer, privilégié, suppose une grosse logistique de froid à -75°, qui impose des vaccinodromes, synonymes d'échec lors de la pandémie de H1N1, bien loin de l'exigence de dialogue et de proximité nécessaires à la vaccination.

Il faut réquisitionner Big Pharma et ses brevets. Il faut une expertise indépendante des laboratoires et des États, contrôlée par les associations médicales et pharmacologiques, par les experts citoyens, les associations, les syndicats, pour des vaccins biens communs universels, aux effets secondaires limités et socialement acceptés.

Signez la pétition européenne pas de profits sur la pandémie : https://noprofitonpandemic.eu/fr/