Lors des premiers pas hésitants du mouvement début septembre, une première « AG Interpro » a été créée à Nîmes dans la perspective de la grève générale. Elle a été ensuite mise entre parenthèses avec le développement de la mobilisation à la mi-septembre. Dans son sillage est né, début novembre, le collectif « AG de Nîmes » (http://agnimes.blogspot.com/) alors que la mobilisation reculait. Il est rattaché nationalement à l’AG des AG (http://www.onnelacherien.org/). Salariés du public et du privé, précaires et chômeurs, syndiqués et non-syndiqués ont ainsi voulu donner une tonalité radicale à la contestation des contre-réformes gouvernementales. Ce n’est pas un collectif d’organisations mais d’individus, où se retrouvent des non-encartés comme des membres de diverses organisations.
Le collectif a particulièrement marqué les esprits nîmois par une double action lors de la dernière manifestation nationale du 23 novembre : un « die in » sur le parcours de la manifestation et une occupation de la Chambre de commerce et d’industrie, dans laquelle il a entraîné des centaines de manifestants. Le collectif est centré sur la réalisation d’actions publiques votées à la majorité des présents. Un noyau d’une quinzaine de militants actifs s’appuie sur un réseau d’un peu moins de cent personnes. Il s’agit, dans un nouveau contexte plus faiblement mobilisateur, de s’inscrire dans une résistance sociale de longue haleine, préservant et fécondant l’esprit du mouvement des retraites. Nous souhaitons également prendre activement part aux luttes locales et être des relais d’appels nationaux pour préparer d’autres mobilisations interprofessionnelles massives. Bref une guérilla sociale durable est mise quotidiennement et modestement en pratique. Le samedi 8 janvier dernier, le collectif a, par exemple, organisé une action gesticulée sur quatre places du centre-ville. Des marionnettes géantes de Nicolas Sarkozy, de Laurence Parisot et de Dominique Strauss-Kahn ont tenté de mettre à mort le taureau (nous sommes une ville de féria !) des retraites, de la Sécurité sociale et des libertés (Loppsi 2 oblige !). « AG de Nîmes » est le lieu d’expression d’une créativité critique et d’une mobilité radicale, montrant que le mouvement social est encore bien vivant.Christiane, Eddy, Guy et Philippe