Publié le Lundi 6 avril 2020 à 18h40.

AG interprofessionnelle 92 : dématérialisée mais pas résignée

Alors que la sinistre liste des travailleurs et tra­vailleuses hospitalisés ou morts des suites du Covid-19, après avoir été contraints de pour­suivre leur activité sans les conditions d’hygiène nécessaires, ne cesse de s’allonger, les mesures sanitaires prises par les directions des différents établissements et entreprises sont plus qu’insuf­fisantes, si ce n’est parfois insultantes. L’AG inter­professionnelle du 92 du 31 mars a été l’occasion de partager les expériences des différents sec­teurs qui l’animent depuis le mois de décembre : à la RATP le matériel fourni aux machinistes n’est à utiliser qu’en cas d’urgence (la crise sanitaire n’étant visiblement pas un critère d’urgence né­cessitant des masques et des gants jetables en quantité suffisante) ; la direction de l’hôpital Louis Mourier considère l’état de santé psychologique des soignantEs comme secondaire ; deux cents ferme­tures de classe sont annoncées dans les écoles du 92 dans un moment de profonde désorganisa­tion pour les enseignantEs ; les droits de retrait à La Poste ont en partie porté leurs fruits, mais la reprise de certaines activités laisse prévoir une nouvelle vague de protestation ; les conseils de classe des lycées ne prennent pas la peine de convoquer les élèves déléguéEs…

Cette AG a permis de réaffirmer la détermination de toutes et tous à poursuivre la lutte en encou­rageant partout où c’est possible les droits de re­trait et la tenue de réunions et d’assemblées gé­nérales dématérialisées. Si la colère est palpable à l’échelle nationale contre le gouvernement et ses déclinaisons locales (directions des entre­prises, relais de la répression via les préfectures et les mairies), une AG comme celle du 92 est, à son échelle, un des lieux essentiels du regrou­pement et de l’organisation de ces colères. L’AG a appelé à participer à la Coordination nationale des AG interpro, des coordinations et comités de secteurs du 4 avril et à organiser la tenue d’un meeting le 7 avril prochain donnant la parole aux travailleurs et travailleuses en première ligne de la crise sanitaire.