« À partir du 26 octobre 2012, transformons notre colère en action », tel était le titre du tract distribué dans tout Air France par la CGT. Avec un petit problème, la nouvelle convention d’entreprise entérinant les attaques contre les salariéEs était signée depuis mercredi 10 octobre par les syndicats CGC, CFDT et FO.
Une nouvelle convention de 96 pages où de nouvelles attaques (possibilité de changer les horaires trois jours à l’avance avec des semaines courtes et des semaines longues, perte de cinq jours RTT, niveaux d’emplois moins élevés pour diminuer les hausses de salaire liées aux promotions…) s’ajoutent à celles de l’été (baisse du calcul de l’ancienneté aboutissant à une perte de salaire de 10 % sur les dix prochaines années). Et pendant tout ce mois de septembre jusqu’au 10 octobre, à aucun moment la CGT n’a diffusé ce document aux salariéEs alors qu’elle participait aux réunions de négociations ! Le premier tract CGT alertant les personnels date du 8 octobre seulement et ne détaille pas les mesures, alors que le texte avait été présenté au comité central d’entreprise du 27 septembre…
Une journée mitigée
L’appel à une grève générale reconductible le 26 a donc laissé perplexe plus d’un salariéE. Suivant les endroits, quelques sections SUD ou Unsa se sont jointes à l’appel avec un résultat très mitigé. Échec des rassemblements sur les sites industriels qui s’étaient mobilisés fortement fin juin, quelques retards et annulations de vol, une manifestation de quelques centaines de salariéEs à l’escale de Roissy marquée par des affrontements avec les CRS qui interdisaient l’accès aux banques d’enregistrement. Et une minorité de grévistes profitant pour la plupart d’un départ anticipé la veille des vacances scolaires.
Victoire juridique
La grande majorité des personnels oscille entre démoralisation et attentisme. Les cartes CFDT et FO sont déchirées, les déléguéEs de ces syndicats sont montrés du doigt par les salariéEs en colère. Et tous attendaient le rendu du tribunal tenu le 11 octobre, qui statuait sur la perte de représentativité de la CGC, demandée par Sud Aérien et la CGT.
Le jugement vient de tomber mardi 30 octobre et déclare la CGC non représentative. C’est une victoire importante qui va remonter le moral des salariéEs car il empêche à l’avenir cette bande des trois coquins d’atteindre les 30 % nécessaires à la signature d’accords pourris. Et pourrait peut-être remettre en cause la signature du plan Transform puisqu’il est la conséquence de bulletins de vote non conformes (élection de juin 2011).
La direction va être contrainte de ralentir le rythme, des affrontements sont à venir autour du temps de travail et les jeunes commencent à se mobiliser, par exemple à l’atelier réacteur ou les sanctions pleuvent pour forcer l’augmentation de la productivité… Des mobilisations à venir !
Joel Le Jeannic