Poussée par les mobilisations en cours contre l’accord Unedic du 22 mars et les premières Assemblées générales tenues depuis le début de la semaine à Chalon-sur-Saône (71), la direction du festival Chalon dans la rue a annulé quelques fanfares qui devaient animer l’inauguration du mercredi 23 juillet...
La soirée d’ouverture du festival a également été perturbée par les intermittentEs et précaires en lutte. Sans consigne particulière issue de l’AG, le maire UMP a été interpellé par les intermittentEs, sifflé par le public et privé de parole : en cause notamment la mise en place d’un arrêté anti-mendicité deux mois auparavant.
La lutte ne faiblit pas, elle est partie pour durer !L’après-midi même, l’assemblée générale des travailleurEs en lutte avait en effet décidé plusieurs actions : une prise de parole d’un représentantE du collectif (comprenant notamment la fédération des arts de la rue, la CGT, Sud culture, etc.), de nombreuses banderoles, un mur de la honte à l’effigie de François Rebsamen et de Pierre Gattaz, des actions spectaculaires avec des acrobates, de nombreuses pancartes brandies par les spectateurEs solidaires, l’annulation du spectacle d’ouverture par la grève des artistes et techniciens de la compagnie devant jouer. Lors de cette assemblée générale avait également été évoquée la question de la grève pour le lendemain (jeudi 24). Elle a été soumise au vote : sur 342 présentEs (du In, du Off, du Off du Off et des bénévoles), 252 ont voté pour la grève (73 %) et 65 contre (19 %). La manifestation du lendemain a été très importante avec quelques 2 000 personnes (notamment de nombreux spectateurEs solidaires), s’arrêtant devant le Medef local (envahi de policiers), le Pôle emploi et se terminant à la sous-préfecture. Même si la grève n’a pas été reconduite pour le lendemain (certaines compagnies sont toutefois toujours en grève), cette mobilisation a montré que la lutte des travailleurEs du spectacle ne faiblissait pas et qu’elle était partie pour durer. Les militants du NPA présents à Chalon-sur-Saône (qu’ils soient salariéEs ou spectateurs) ont activement participé à l’organisation du mouvement et des actions (participation aux AG, mise en place avec l’aide de la CGT locale de la manifestation, tractage, autocollants NPA « Solidarité avec les grévistes », et animation du cortège par un camarade…).
Pas de répit !Nationalement la mobilisation est toujours présente : à Avignon, Ambert où le Pôle emploi a été occupé jeudi 24, à Strasbourg où, depuis 23 nuits, les interluttantEs se tiennent debout, vêtement noir et croix blanche sur le dos, au pied de la cathédrale illuminée, et dans de nombreuses villes où se poursuivent les actions, le tractage, les prises de parole. Aucun répit n’est observé, et le mouvement s’élargit de plus en plus aux précaires. De plus, les spectateurEs, sensibilisés depuis de nombreux mois, commencent à intégrer la lutte, dans les manifestations et les actions. Le Comité de suivi national (composé de travailleurs mais également d’organisations patronales et d’éluEs) a proposé un communiqué qui ne parle pas de l’abrogation de l’accord Unedic mais d’un « avenant » au protocole, d’ici décembre 2014. Cette position est en décalage total avec le mot d’ordre d’abrogation présent dans les luttes et largement porté dans toutes les prises de paroles, actions, manifestations… Les différentes composantes de cette lutte, AG unitaires, organisations (membres ou non du Comité de suivi), auront à se prononcer dans les jours qui viennent sur cette question.
Amplifier les luttes contre ce gouvernementNotre rôle dans le mouvement des intermittentEs et précaires, qui dure maintenant depuis plus de 5 mois, est multiple. Il s’agit de renforcer et d’élargir les collectifs unitaires aux précaires et aux chômeurs afin qu’une mobilisation plus large pour les droits sociaux ne se limite pas à la lutte des intermittentEs pour la sauvegarde de leur régime spécifique ; de continuer la dynamique de convergence des luttes déjà entamée (avec les cheminotEs, les postierEs, etc.) malgré les tentatives « classiques» d’isolement et de division ; de porter cette mobilisation parallèlement à nos revendications spécifiques pour le secteur culturel (refus des baisses de budget et des privatisations). Les militantEs du NPA doivent continuer à participer aux collectifs unitaires et à tous les collectifs anti-austérité en vue d’amplifier les luttes contre ce gouvernement PS-Medef et de construire une rentrée sociale offensive. La prochaine Coordination nationale, qui se tiendra dans les premiers jours de septembre à Dijon (31 août, 1er et 2 septembre), alors que se déroulera localement la 4e université d’été du Medef Côte-d’Or, aura sans doute la tâche de faire le bilan des 6 mois de mobilisation et d’impulser un second temps, plus résolument tourné vers la rencontre d’autres secteurs en lutte.
Sacha Kovsky, Benjamin Croizy et Céline Grisoni