Publié le Mardi 31 mai 2016 à 22h26.

Le Medef tire sur les intermittent.e.s, le gouvernement ouvre le parapluie.

Lundi 30 mai, durant la négociation sur l'assurance chômage, le MEDEF et les organisations syndicales alliées ont décider de refuser l'accord conclue par les professionnels du spectacle vivant et de l'audiovisuel et les patrons du secteur concernant le régime d'indemnisation des intermittent.e.s. Malgré le fait que cet accord consultatif semble économiquement viable, il pose un problème aux organisations qui ont défendus les attaques précédentes contre les plus précaires, il ne rentre pas dans une logique individualiste et s'oppose aux discriminations que subissent certain.e.s (maladies longue durée, retours de congés maternités, ...) et assure une plus grande stabilité de revenus. Dans la l'idéologie libérale, ceci leur est insupportable. Le rejet de cet accord, socialement juste et faisant presque unanimement accord dans la profession, risque fort de relancer une mobilisation dans le seul secteur où les précaires cherchent encore à se défendre. A l'approche des festivals d'été et n'arrivant pas à éteindre le feu de la contestation sociale sur la Loi Travail, le gouvernement a, dès le soir même, proposé de mettre la main à la poche pour que l'accord puisse rentrer en vigueur dès le premier juillet et que cela se passe par décrets et en dehors de l'UNEDIC. En faisant cela, le gouvernement cherche à isoler les intermittent.e.s des autres chômeur.se.s et précaires. Malheureusement, l'isolement est un danger grave pour les intermittent.e.s. Isolé.e.s, combien de temps tiendrons nous ensembles, soumis aux aléas des politiques budgétaires des gouvernements successifs? Alors, non, nous ne sommes pas tiré.e.s d'affaire. Notre capacité de mobilisation, couplée à celle contre la Loi Travail effraie le gouvernement et il tente de nous amadouer. La lutte pour de vrais droits pour tou.te.s celles et ceux qui subissent l'intermittence de l'emploi ne fait que commencer face au MEDEF, au gouvernement et à leurs alliés, dans les négociations UNEDIC et contre la Loi Travail. Partout où cela est possible, nous devons oeuvrer à ce que la question de l'assurance chômage soit prise en compte par toutes les personnes privées d'emploi où qui risque un jour de l'être car, tous seul.e.s, les intermittent.e.s ne sauveront pas tou.te.s les précaires. Simon Ailbé