Des masques disponible par millions, par dizaines de millions, par centaines de millions ? Oui, mais dans les rayons de supermarchés ! Carrefour, Intermarché, Leclerc ou Lidl… n’en jetez plus : depuis lundi, l’essentiel des grandes enseignes ont mis en vente des masques chirurgicaux ou en tissu pour se protéger contre le coronavirus. Entre un et trois euros suivant la qualité, les supermarchés se voient donc inondés des précieux masques qui ont pourtant tant fait défaut dans les établissements hospitaliers et les Ehpad, ou même dans les rayons des pharmacies encore aujourd’hui.
C’est une véritable mise en accusation de tout un système qui fait passer le marché, les profits de la grande distribution, avant les exigences de santé publique. Selon le PDG de Carrefour, l’enseigne aurait même « sécurisé » 225 millions de masques pour ces prochaines semaines... Des chiffres sidérants après des semaines de pénurie, tandis que gouvernement et grande distribution assurent à qui veut les croire qu’il n’y a eu aucun « stock caché »…
Pour que le business puisse continuer, les capitalistes du commerce, tout comme les autres, peuvent donc compter sur un VRP de poids, le gouvernement ! Samedi dernier, c’est le ministre de la Santé lui-même qui est monté en « première ligne » : « La grande distribution a annoncé non pas des stocks de masques, mais des commandes de masques », a défendu Véran dans une bien piètre plaidoirie contredite pourtant par les faits. Une défense scandaleuse qui a aussi pour but d’exonérer le pouvoir de ses propres responsabilités, lui qui, après bien d’autres gouvernements, a organisé la pénurie et refuse aujourd’hui d’organiser une distribution gratuite de masse, au contraire de ce qui se fait pourtant dans d’autres pays européens...
« Toute guerre a ses profiteurs », écrivent les présidents des ordres professionnels de la santé dans leur lettre ouverte intitulée « Les masques tombent », demandant : « Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs-kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ? Comment nos patients(…) vont-ils comprendre que ce qui n’existait pas hier tombe à profusion aujourd’hui ? ». « Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût », la haine aussi, contre tout un système, le capitalisme, cette machine à fric totalement démasquée dans cette crise sanitaire.