Les 19 et 20 novembre doit se tenir le procès d’Alain Mosconi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour piraterie. Le syndicaliste risque la bagatelle de dix ans de prison. Sa faute ? Avoir empêché un fonds d’investissement de faire main basse sur la SNCM. L’État avait en effet prévu de céder la compagnie de transport maritime qui relie la Corse au continent à Butler Investissements pour une bouchée de pain. La seule valeur des bateaux était dix fois supérieure au prix consenti. La stratégie de Butler était donc limpide, il s’agissait de revendre très vite la société en faisant une plus-value considérable. Évidemment dans ce calcul, les salariés comme le service public rendu au passager passait en pertes et profits. Grâce à l’action des syndicalistes qui ont « détourné » le Pascal-Paoli au terme de plusieurs semaines de mobilisations, le pire a pu être évité : Butler n’a acquis que 38 % de la société, Veolia 28 %, l’État a gardé 25 % et les salariés 9 %. Deux ans plus tard Butler a revendu ses parts à Veolia, empochant une plus-value de 60 millions d’euros au passage et illustrant par là-même que les craintes des salariés étaient fondées. Mais peu importe pour l’État : ce sont les syndicalistes qui sont réprimés. Cela rappelle l’acharnement contre ceux de l’USTKE, de Conti et autres. Tous ceux qui résistent doivent être abattus.