Avec près de 3,5 millions de manifestants, des taux de grévistes importants, des grèves reconduites dans certains secteurs, la population a montré une fois de plus à Sarkozy qu’elle ne voulait pas de sa contre-réforme. Si le président reste sourd, il faudra continuer.. La journée de grève et de manifestations du 12 octobre, la quatrième en un mois, a rassemblé 3,5 millions de manifestants, avec un nombre de participants inédit dans la plupart des régions comme à Paris. Les taux de grévistes dans des secteurs comme la SNCF ou les raffineries sont extrêmement élevés. Et, cerise sur le gâteau de la contestation, la jeunesse a aussi défilé, déterminée et motivée pour faire reculer ce gouvernement. Car les jeunes ont compris que l’accès à un emploi à court terme et à une retraite à taux plein et en bonne santé, étaient, pour eux, fortement compromis par cette réforme. Et, de plus, désormais la majorité de l’opinion publique soutient la mobilisation. La journée du 12 octobre est un nouveau raz-de-marée social pour le retrait du projet mais plus largement contre l’ensemble de la politique antisociale, raciste et sécuritaire de Sarkozy. Les revendications des salariés, de la jeunesse concernent le maintien de la retraite à 60 ans mais aussi les salaires, les conditions de travail, l’emploi... Le mécontentement est profond. Face à cette mobilisation, à cette contestation qui ne cesse d’augmenter, de s’enraciner (même la police est obligée de le reconnaître), le gouvernement reste déterminé à faire passer, contre toutes et tous, son texte. Chamboulement de l’ordre du jour des débats, retraits des amendements des sénateurs, tout est mis en œuvre pour raccourcir les discussions et faire voter le texte, espérant ainsi décourager la mobilisation qui n’en finit pas de s’amplifier. Et ce ne sont pas les mensonges répétés sur les conséquences sociales ou les miettes concédées aux femmes ayant élevé trois enfants qui feront baisser la colère. Le gouvernement tente de faire monter la pression en allant jusqu’à dire que la jeunesse est manipulée (comme si elle ne pouvait pas décider par elle-même), et que tous ceux et celles qui travaillent au blocage du pays sont des irresponsables. Cela montre qu’il commence à avoir peur de la mobilisation, à craindre qu’il y ait une réelle convergences du secteur privé avec le public et la jeunesse. Il craint ce qui se profile : une confrontation sociale et politique majeure. Il n’y a pas que le gouvernement qui soit déterminé, les salariés, la jeunesse le sont aussi. D’ores et déjà, des grèves reconductibles sont décidées dans des secteurs significatifs. La reconduction de la grève à la SNCF, à la RATP et dans les raffineries peut donner confiance à d’autres. Dans de nombreux endroits, cette question est en effet à l’ordre du jour des assemblées générales dans la semaine qui vient. Des grèves reconductibles partout où c’est possibleDès maintenant, il faut prolonger la mobilisation par la grève reconductible partout où c’est possible mais aussi par toutes les formes d’action permettant de regrouper le plus grand nombre. Chaque assemblée de grévistes doit être porte-parole de cette mobilisation dans l’entreprise, à l’école, à l’hôpital d’à côté. Des liens entre les structures syndicales ou d’auto-organisation pour populariser notre combat doivent être construits. Jusqu’à samedi 16 octobre, nouvelle journée de manifestations à l’appel de l’intersyndicale, la mobilisation, les grèves reconductibles, les blocages doivent se multiplier, se généraliser ainsi que toutes les initiatives interprofessionnelles locales. Cette nouvelle journée de manifestations doit être un moment de convergence entre ceux et celles qui sont en grève, les salariés du privé et du public, les précaires, la jeunesse mais aussi tous ceux et celles qui sont d’accord avec cette mobilisation mais qui ne peuvent pas se mettre en grève. Nous devons tous et toutes ensemble, prouver à Sarkozy qui prétendait que « quand il y avait une grève dans ce pays, on ne la voyait pas », que sa réforme on n’en veut pas, qu’on ira jusqu’à la victoireRien n’est encore joué : le gouvernement et le patronat mettront toutes leurs forces pour briser la mobilisation. Mais nous avons aujourd’hui la possibilité d’infliger une véritable défaite au gouvernement, comme au Medef. Prouvons leur que c’est la rue qui gouverne ! Sandra Demarcq
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