Jeudi dernier, le 30 mars, des milliers de retraitéEs ont manifesté sur l’ensemble du territoire à l’appel de neuf organisations syndicales et associations (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, FGR-FP, Solidaires, LSR, UNRPA).
L’UCR CGT a recensé 14 000 manifestantEs pour 28 départements, dont 6 000 à Paris. Des chiffres plutôt supérieurs à ceux des précédentes mobilisations. C’est l’écho des difficultés rencontrées par une grande majorité des 16 millions de retraitéEs dont les pensions, bloquées depuis 5 ans, ont enregistré une baisse moyenne de 20 % de pouvoir d’achat sur les vingt dernières années.
Des pensions qui s’élèvent en moyenne à 1 306 euros brut mensuels (993 euros pour les femmes) selon l’Insee, avec des attaques régulières : indexation des pensions sur les prix et non plus sur les salaires (depuis 1987 dans le privé et 2004 dans le public), perte de la demi-part fiscale réservée aux veufs et veuves ayant élevé un enfant, fiscalisation de la majoration de 10 % des pensions pour les personnes ayant élevé au moins trois enfants, etc. Six retraitéEs sur dix ne partent pas en vacances et ils/elles sont de plus en plus nombreux à cumuler emploi et retraite. Petits boulots pour les plus pauvres, plus lucratifs pour les cadres...
Prochain rendez-vous le 1er Mai
Cette baisse de pouvoir d’achat rend d’autant plus difficile l’accès aux soins, que la mise en place des contrats « responsables » incitent les mutuelles à plafonner le remboursement des dépassements d’honoraires. Comme les spécialistes ne baissent pas leurs prix, ce sont les assuréEs qui paient la facture. Plus largement, les organisations de retraitéEs mobilisent pour une politique de transports, de culture, de services publics de proximité pour lutter contre l’isolement social.
Un ensemble de revendications à faire entendre dans le brouhaha de la campagne présidentielle, avec un prochain rendez-vous le 1er Mai, grande journée de manifestations, pour revendiquer l’amélioration du pouvoir d’achat des retraitéEs par un rattrapage immédiat de 300 euros par mois, l’indexation des pensions sur l’évolution du salaire moyen et non sur les prix, et l’exigence d’une pension au moins égale au SMIC, pour faire comprendre au futur éluE que les retraitéEs ne lâcheront rien.
Robert Pelletier