Pour ce gouvernement illégitime, s’il ne doit rester qu’une réforme, ce sera la contre-réforme des retraites. C’est donc un enjeu central tant du point de vue du gouvernement et du patronat pour faire payer la crise aux salariés que de celui des salariés, de tous les salariés (actifs du privé comme du public, jeunes, retraités, chômeurs…) comme point de cristallisation du rapport de forces. Face à la détermination du gouvernement et du patronat, il n’y a aucune échappatoire en dehors de la mobilisation de masse, donc la nécessité de la construction d’une mobilisation d’ensemble capable de bloquer le pays et de mettre en mouvement la classe ouvrière, les couches populaires, la jeunesse. Le NPA avance des réponses anticapitalistes à la fois précises sur le terrain de la défense de la retraite comme le salaire socialisé, et articulées globalement au refus de payer la crise capitaliste donc en plaçant les question de la répartition des richesses, du partage du travail (interdiction des licenciements, réduction massive du temps de travail…), du contrôle et de la socialisation au cœur de la campagne. La confrontation qui doit s’engager revêt une dimension européenne évidente (situation en Grèce, Espagne, Portugal…). En même temps et sans se limiter aux dates et rendez-vous des organisations syndicales, la mobilisation doit se construire au travers de cadres unitaires pour rassembler tous celles et ceux qui ne veulent pas rester l’arme au pied à attendre la défaite annoncée. L’appel unitaire « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites », initié par la Fondation Copernic et Attac et signé largement par des chercheurs, des militants et responsables politiques, syndicaux et associatifs constitue un point d’appui à cette construction. Il prend position sur les questions essentielles : le bilan catastrophique des réformes menées depuis 1993, le refus de la suppression de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, de la remise en cause du calcul sur les six derniers mois d’activité des retraites du secteur public, de l’allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. Et surtout, il affirme qu’il n’y a ni problème démographique ni problème de financement, mais un véritable choix de société et de partage des richesses.Les collectifs, les plus larges possible, doivent jouer tout leur rôle dans les débats, la mise en avant de mots d’ordre pour la lutte, pour la construction de l’indispensable rapport de forces capable de faire reculer le gouvernement. Il faut donc multiplier avec ces comités unitaires une activité militante, des réunions publiques et des initiatives de mobilisations. D’ores et déjà de nombreux collectifs se mettent en place, des meetings unitaires sont programmés comme à Paris le 6 mai prochain ou à Marseille le 7 juin. Mener campagne c’est tout cela !Sandra Demarcq
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