Le 6 mai dernier, à l’initiative de la Fondation Copernic et d’Attac, s’est tenu un premier meeting unitaire rassemblant la gauche politique, sociale et syndicale contre la réforme des retraites.Sans aucun doute, le premier meeting unitaire rassemblant les personnalités de la gauche sociale et politique a été un vrai succès. La salle de la Bellevilloise, à Paris, était pleine à craquer et il y avait autant de monde à l’extérieur. Il faut dire qu’on n’avait pas vu une telle affiche depuis la campagne contre le TCE, en 2005. Solidaires, la CGT Finances, la Confédération paysanne, la FSU, l’Unef, les Verts, le PCF, le PS, le PG, le NPA, Attac, Copernic... Tout le monde était présent pour s’engager à mener une véritable campagne politique et sociale unitaire jusqu’à la victoire. C’est un message fort envoyé au gouvernement et au patronat qui préféreraient une gauche divisée, hésitante avec des discours contradictoires. Cela rappelle la mobilisation unitaire qui a permis le retrait du contrat première embauche (CPE). Les intervenants ont tous rappelé que d’autres options étaient possibles, que les retraites révélaient un choix de société. Cette campagne est aussi une campagne populaire qui s’adresse à la majorité de la population avec la création de centaines de collectifs unitaires dans les régions, départements et quartiers afin d’apporter des arguments et démonter le discours idéologique du gouvernement. Dire haut et fort que l’avenir des retraites n’est pas une question de démographie, et comme l’expliquait Willy Pelletier de la Fondation Copernic que « nous ne sommes pas coupables de vivre plus longtemps et plus vieux ». Il s’agit avant tout de répartition des richesses et du travail. Comment le gouvernement peut-il proposer de travailler plus longtemps alors que les jeunes n’arrivent pas à entrer sur le marché du travail ? L’urgence est de permettre à tous et toutes d’avoir un emploi. Si au lieu de 5 millions de chômeurs, il y avait 5 millions de cotisants supplémentaires, personne ne parlerait de problème des retraites. Les collectifs unitaires doivent être des collectifs de débats citoyens, d’éducation populaire mais pas seulement. Ils doivent être aussi des cadres pour la mobilisation sociale la plus large possible. Pour faire reculer ce gouvernement, il faudra une grève générale pour les retraites mais également pour d’autres revendications. Ce premier meeting n’est pas isolé, d’autres sont déjà en préparation comme le 7 juin à Marseille et le 14 juin à Rouen et des centaines de réunions publiques se tiennent sur tout le territoire. De plus, l’intersyndicale appelle à une nouvelle journée de grèves et de manifestations, le 27 mai prochain, pour les retraites et l’emploi. Cette journée doit être la plus réussie possible et il ne s’agira pas d’en rester là. C’est maintenant qu’il faut se battre, en septembre il sera trop tard. Sandra Demarcq
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