Mardi 29 juin, l’intersyndicale rejointe désormais par Force ouvrière a annoncé deux nouveaux rendez-vous de mobilisation : le 13 juillet, jour de présentation du projet de loi devant le conseil des ministres et le 7 septembre pour une journée de grève et de manifestations. Après le succès de la journée de grève et de manifestation du 24 juin, le gouvernement est resté « droit dans ses bottes », méprisant le niveau de la mobilisation et disant simplement qu’il s’agissait d’une mauvaise compréhension du projet de loi. Ben voyons ! Les manifestants du 24 juin et tous ceux qui les soutenaient ont bel et bien compris ce que voulait faire le gouvernement. Pénaliser et exploiter encore plus les salariés les plus précaires, les moins bien payés mais aussi les femmes et les jeunes. Cette contre-réforme s’inscrit clairement dans une politique d’austérité, de rigueur et répond dans les grandes lignes aux préconisations du FMI de Dominique Strauss-Kahn : relèvement de deux ans de l’âge légal de départ, allongement de la durée de cotisation, baisse du niveau des pensions, baisse des salaires des fonctionnaires... Toutes ces mesures n’auront qu’une seule conséquence : favoriser encore et toujours les capitalistes. Ce projet de loi doit être purement et simplement retiré. Partir à la retraite à 60 ans à taux plein et même revenir aux 37,5 annuités pour tous, c’est possible. C’est seulement un choix politique, une question de répartition des richesses et du travail. Être crédible, comme le propose le Parti socialiste, c’est défendre cela et non annoncer « qu’il va falloir travailler plus longtemps » et ne plus défendre la retraite à 60 ans comme Martine Aubry vient de le faire, lors d’un meeting à Roubaix, le 29 juin dernier. Pour gagner face à ce gouvernement, l’ensemble de la gauche sociale et politique doit taper sur le même clou. C’est bien parce que nous avions réussi cette unité que le gouvernement avait été obligé de retirer la loi mettant en place le Contrat première embauche (CPE) en 2006. Après le 24 juin, le gouvernement espérait sans doute un affaiblissement dans la détermination des travailleurs à en découdre. C’est raté. Dès le 29 juin, l’intersyndicale élargie à Force ouvrière a donc décidé de maintenir la pression tout au long de l’été. Et, en particulier, le 13 juillet, jour de présentation du projet de loi devant le conseil des ministres où des rassemblements devant les préfectures seront organisés pour en réclamer le retrait. Mais elle ne s’arrête pas là et appelle également l’ensemble des salariés du privé comme du secteur public à une nouvelle journée de grève et de manifestation dès le 7 septembre. Ce qui est sans aucun doute, le meilleur de ce que nous pouvions en attendre. Cependant, il ne faudrait pas que le 7 septembre, qui doit être très très fort, soit une simple répétition du 24 juin. Il faut en faire une véritable étape dans la construction de la grève générale et d’un affrontement contre ce gouvernement déterminé mais affaibli, pour obtenir le retrait du projet de loi. Alors c’est vrai que rien n’est gagné d’avance, mais rien n’est perdu non plus.Sandra Demarcq
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