Publié le Lundi 12 novembre 2012 à 16h38.

Rouen : Occupation du foyer de la Maladrerie

Depuis le 15 juin, le Collectif 76 des travailleurs sociaux occupe avec le soutien d’associations, syndicats et partis politiques (DAL, Resf, LDH, SUD Santé, SUD Éducation, CGT Apave, NPA, FA, AL, Fase…) un ancien foyer d’accueil pour femmes et enfants à Rouen.Ce foyer, dit de La Maladrerie, a été fermé pour cause de baisse de budget. Les revendications principales sont davantage de moyens pour garantir un accompagnement social digne, plus de travailleurs sociaux et plus de places d’héber­gement. Une douzaine de familles sans solution d’hébergement y est logée par le Collectif 76.Deux actions en justice ont été menées : l’une à la demande du propriétaire du foyer, l’ONM, qui a porté plainte pour occupation illégale, et l’autre, menée par les militants, par des procédures de « référés-liberté » pour les familles hébergées, pour attaquer l’État sur son obligation (non tenue) de proposer des hébergements pour tous. Le 15 octobre, les familles ont été déboutées au prétexte que l’État fait le maximum et qu’elles ne sont pas en danger puisqu’hébergées à La Maladrerie ! Par contre, le 25 octobre, un délai de 5 mois a été donné par le tribunal d’instance de Rouen pour évacuer ce même foyer. Occupation illégale, mais qui permet de mettre à l’abri 12 familles, dont trois femmes avec leurs nouveau-nés sans solution d’hébergement à la sortie de la maternité, jusqu’à la fin de la trêve hivernale.Après 143 jours d’occupation, cette action légitime a permis de mettre en évidence les carences et les contradictions de l’État. Mais de l’entrevue à la préfecture le 30 octobre, rien n’est ressorti de positif : toujours le même refus d’entendre les revendications des travailleurs sociaux et un vague engagement à étudier au « cas par cas » la situation des familles. Quel cynisme quand on sait que l’une d’entre elles a reçu le lendemain une convocation à la police de l’air et des frontières pour une expulsion du pays programmée le 5 novembre (heureusement annulée par le tribunal).À Rouen, comme à Nantes, à Toulouse ou encore à Amiens, des mobilisations se développent sur le droit à l’hébergement et les moyens du secteur social. À l’approche de l’hiver, il faut les accentuer et les faire converger pour faire plier ce gouvernement !Correspondants locaux