Ce 29 novembre, les salariéEs du secteur social et médico-social étaient de nouveau mobilisés pour les exclus « du Ségur », pour des augmentations de salaire mais aussi pour l’amélioration des conditions de travail et des conditions d’accueil de la population.
Les Rencontres nationales du travail social en lutte, qui réunissent des collectifs et des syndicats du privé, du public, et des étudiantEs, avaient lancé cet appel à la grève et entraîné les fédérations CGT, SUD et FSU, et localement des équipes syndicales de FO, de la CFDT et de la CFTC.
Des chiffres en baisse, pas la détermination
Si la mobilisation est clairement en baisse par rapport aux précédentes mobilisations (avec près de 6 000 manifestantEs), les taux de grévistes restent importants pour le secteur. Les raisons de cette baisse sont multiples. Par exemple, certainEs collègues ont arrêté le mouvement après le versement de la « prime Ségur » comme l’espérait le gouvernement en la lâchant à certainEs après les mobilisations de 2021 ; ou encore certaines localités n’ont pas appelé à se mobiliser, bien plus préoccupées par les élections professionnelles (Toulouse, Montpellier ou encore Marseille où la CGT était absente).
Cependant, de nombreuses initiatives ont été bien suivies, notamment les piquets de grève devant les établissements, avec des taux de grévistes importants (ADAPEI 79, Sauvegarde 29, Fondation Bon Sauveur 22…). À l’APEI Moselle, les salariéEs ont même décidé de reconduire la grève avec des débrayages quotidiens pendant plusieurs jours, les agentEs de restauration du CASVP (75), en sont elles et eux à plus de deux mois de grève. En Ardèche, les mobilisations victorieuses d’octobre contre la réforme du RSA et contre la fermeture d’un centre médico-social, ont lancé une dynamique telle que les salariéEs de la région étaient réunis à près de 200 en assemblée générale pour discuter des suites !
Pas d’autre choix que de continuer
Ces initiatives sont en effet importantes pour la suite du mouvement, car il semble loin d’être terminé. En effet, la pauvreté explose et les besoins en matière d’action sociale aussi ; les conditions de travail se dégradent toujours ; les primes versées par les employeurs aux excluEs ne le seront pas dans la durée, la contrepartie du « Ségur » et la pénurie de personnels pourraient être une aubaine pour la suppression des postes vacants… Et surtout, les problèmes de fond du secteur s’aggravent : pas assez de personnels pour répondre aux besoins, aucune réelle augmentation des salaires, aucun plan de formation et d’embauche de professionnelEs qualifiéEs, accentuation de la marchandisation du secteur…
Des secteurs connexes sont également engagés dans des mouvements de lutte, comme la petite enfance, les animateurEs, les salariéEs de Pôle emploi, de la CAF, de la santé, mais chacun appelant à des dates différentes. C’est pourtant bien les mêmes missions et les mêmes attaques et les mêmes revendications ! Des organisations de psychiatrie avaient bien appelé à la mobilisation le 29 novembre, mais en évitant la jonction des deux luttes. Le 2 février, date de grève et de manifestation nationale à Paris, pourrait être l’occasion de réunir ces secteurs pour unir leur forces.
Du côté du travail social, les équipes de Poitiers, Nîmes, Nancy, Besançon, Reims, Grenoble ont déjà annoncé s’activer pour faire monter le maximum de monde à Paris le 2 février prochain afin de se faire entendre. Deux mois pour organiser une initiative qui pourra également s’appuyer sur les luttes locales qui se poursuivent, mais aussi sur les luttes interprofessionnelles comme celle contre la réforme des retraites dans laquelle le secteur social et médico-social devra prendre toute sa part !
Comité travail social