Publié le Mercredi 26 mai 2010 à 19h22.

Tous ensemble !

Si le gouvernement voulait faire la démonstration que la mauvaise comédie du dialogue social sur les retraites ne vise qu’à mettre les directions syndicales dans une posture ridicule, il ne s’y prendrait pas autrement. Durant ce week-end de Pentecôte, les ministres ont multiplié les petites phrases annonçant la fin de la retraite à 60 ans et l’allongement de la durée de cotisation. C’est sans surprise. Depuis le début chacun connaît les véritables intentions du gouvernement. Avec comme conséquence une diminution du montant des retraites pour la grande majorité des salariés. Pour essayer de faire accepter cette nouvelle attaque, Sarkozy-Fillon annoncent une taxe sur les hauts revenus sans même supprimer le bouclier fiscal ou les exonérations de cotisations patronales. Ces petits gestes sans portée n’égratigneront même pas les plus riches, ils ne changent rien.Obliger à travailler plus longtemps tout en baissant le niveau des pensions, l’objectif était connu. Le dialogue social n’aura servi qu’à gagner du temps, à paralyser les directions syndicales pour tenter d’étouffer la colère. Martine Aubry a déclaré qu’elle rétablirait, si elle était élue en... 2012, l’âge légal du départ à la retraite à 60 ans. DSK, aujourd’hui dirigeant du FMI, un des étrangleurs du peuple grec, demain peut-être candidat du PS à la présidentielle, dénonce, lui, le « dogme » des 60 ans. Et quant au fond, la politique du PS, par-delà les rivalités de personnes, s’aligne sur la position de la droite dont il n’a jamais, au gouvernement, remis en cause les mauvais coups.C’est bien dès aujourd’hui qu’il faut faire échec à l’offensive du patronat et du gouvernement. Pour défendre les 60 ans, mais aussi pour exiger le retour aux 37,5 annuités, la garantie d’une retraite digne qui ne soit pas inférieure à 1 500 euros net. Les attaques de la droite ici, comme en Grèce celle du gouvernement socialiste, visent à garantir les profits et les spéculations en prenant dans la poche des travailleurs et des plus pauvres. Il faut mettre un coup d’arrêt à cette politique. La journée du 27 mai n’y suffira certes pas, mais elle est l’occasion de nous rassembler pour rompre l’hypocrisie du dialogue social et préparer la suite. Yvan Lemaitre