Publié le Samedi 19 mai 2012 à 09h22.

Turbulences à prévoir dans l'aérien !

En tant que bon copain de Sarko, le nouveau PDG d'Air France, Juniac, a été nommé en octobre, et fait suite à 20 ans de gouvernance socialisante (Attali, Blanc, Spinetta). Il est arrivé nanti d’un bon salaire à 900 000 euros et a enclenché un discours catastrophiste. En fait, la dette, ramenée au chiffre d’affaires d’Air France, n’est pas si grande que cela. Elle est le produit d’une expansion mondiale à marche forcée, qui requiert beaucoup de capitaux (achats d’avions, rachats de compagnies comme KLM, Alitalia….).

Un discours alarmiste, donc, sans moyen de contrôler les comptes. En parallèle, les avions sont pleins à craquer (82,5 %), la recette unitaire est la meilleure du secteur… le chiffre d’affaires est en croissance de 6,8 %. La plupart des syndicats crient au désastre, en veulent à Gourgeon, ancien PDG socialisant débarqué pour faire place à Juniac, parti quand même avec un solde de 2,1 millions d’euros (clause de non-concurrence, indemnité de départ…). Sous la pression du syndicat SUD Aérien montrant les bons résultats opérationnels et appelant à la mobilisation, certains demandent timidement un audit des comptes.

Les salariés sont pris entre toutes les rumeurs, alimentées par les mêmes syndicats (Unsa, CFDT…) qui ont signé un accord de cadrage pour arriver fin juin à un gain de 20 % de productivité. La DRH explique que les principaux leviers sont « les salaires et le temps de travail ! »

Au programme : - suppression de l’ancienneté, (+2,5  % tous les cinq ans), des promotions pour travail plus complexe et qualifié qui rapportaient aussi des 1 ou 2 % ;- augmentation du temps de travail par suppression de la plupart des dix jours de RTT, et des congés pris en basse activité. On le voit, la DRH ne parle pas du tout de licenciements, ce sont les « partenaires socio-ramollo » qui font courir ces bruits pour demain justifier une signature d’accords à la baisse, le tout pour sauver les emplois ! La ficelle est grosse ! - La création d’une compagnie low-cost sur courts et moyens courriers. Avec en parallèle le développement de la sous traitance (centre d’entretien à l’étranger).

Pour quémander aussi de nouvelles aides gouvernementales : Air France ne paie déjà plus d’impôts depuis plusieurs années car elle a la possibilité de déduire les achats d’avion (d’où l’effet nul des mesures de Hollande accroissant le taux d’imposition), ne paie pas non plus de TIPP sur les carburants, mais aimerait bien une baisse des cotisations sociales et taxes d’aéroport…

Le NPA demande la transparence des comptes, la fin des salaires scandaleux, l’abrogation des retraites chapeaux, la réintégration de la sous-traitance et la garantie de l’emploi pour la sécurité de tous dans un secteur sensible. La défense des salaires et une vraie politique d’avenir avec l’embauche de milliers de salariéEs et d’abord la centaine de jeunes en sortie d’apprentissage !

Il y a eu beaucoup de promesses dans cette campagne, sur l’emploi et les jeunes particulièrement, il faudrait passer aux actes !

Joel