Message d'état

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Publié le Mercredi 27 janvier 2016 à 11h50.

Contre l’état d’urgence et la criminalisation, mobilisation !

Ce lundi 25 janvier a été une sinistre illustration de la politique des Hollande-Valls-Macron-El Khomri...

Pour commencer, face aux infâmes images de propagande diffusées par Daesh, Hollande a annoncé l’intensification des bombardements criminels en Syrie. En fin de matinée, Valls dévoilait le rapport Badinter prévu comme préambule d’un code du travail vidé de toutes contraintes pour les employeurs. Enfin, un jugement téléguidé du tribunal de Nantes ordonnait l’expulsion des habitants du site de Notre-Dame-des-Landes.Pour le gouvernement, l’urgence, c’est la démolition du code du travail, toujours plus de guerre contre les peuples et toujours plus d’attaques contre celles et ceux qui refusent de se plier à cette politique et à la dictature patronale.

Des attaques tous azimuts

La guerre contre Daesh, c’est à la fois des bombardements au Moyen-Orient à l’efficacité militaire douteuse, le massacre de populations civiles, et la justification d’un état d’urgence en France qui sert de prétexte à une répression qui menace les droits démocratiques les plus élémentaires.

Dans le même temps, le gouvernement est complètement engagé dans la répression contre le mouvement social. C’est lui qui est à l’initiative de la condamnation à 9 mois de prison ferme des salariés de Goodyear dont le seul crime était de lutter contre la fermeture de leur usine, tout comme les salariés de Ford, poursuivis suite à leurs manifestations au Mondial de l’automobile de 2012 et 2014. C’est aussi lui qui ordonne la répression contre celles et ceux qui se battent contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Complètement engagé dans la campagne hystérique contre les salariéEs d’Air France, il est aussi responsable de la répression qui s’abat sur les migrantEs et sur celles et ceux qui les soutiennent dans leur combat légitime pour un accueil digne, ainsi que pour la régularisation de tous les sans-papiers.

C’est enfin un gouvernement complètement engagé dans la mise en cause des droits des salariéEs. La réduction du code du travail à quelques principes vise à ouvrir la voie à toutes les dérogations au travers d’accords d’entreprise imposés sous la pression du chantage à l’emploi. Temps de travail, rémunération des heures supplémentaires, respect du contrat de travail, tout est négociable... à la baisse, sous prétexte de sauvegarde de l’emploi. Et pour faire bonne mesure, le rapport Badinter propose d’insérer des règles sur la laïcité dans l’entreprise au fort relent d’islamophobie.

Construire les résistances

Malgré le chantage à l’emploi, malgré la répression, des résistances existent. C’est d’abord le réseau de solidarité qui se développe autour des Goodyear avec près de 150 000 signatures et des rassemblements le jeudi 4 février à l’initiative de la CGT. C’est aussi le relatif succès de la journée de mobilisations dans toute la Fonction publique ce mardi 26 janvier, pour défendre un service public de qualité, l’arrêt des suppressions de postes, et des augmentations de salaires, tandis que les enseignantEs manifestaient aussi contre la réforme des collèges.

Et dans de nombreuses entreprises, d’Air France à La Poste en passant par les marins de la SNCM, les salariéEs du nettoyage des HLM de Paris, d’EDF, des travailleurEs se mobilisent pour défendre leurs conditions de travail, leurs salaires et leurs emplois.Les inquiétudes, les condamnations suscitées par les grands projets réactionnaires de déchéance de la nationalité, d’installation permanente de l’état d’urgence, commencent à se transformer en mobilisations.

Faire grandir les mobilisations

Face à un gouvernement de plus en plus ouvertement réactionnaire, et dont l’objectif majeur semble être de vendre des armes de guerre ou des Airbus aux régimes réactionnaires d’Égypte, d’Inde ou d’Iran, nous devons amplifier les ripostes. Bien sûr, nous respectons les approches différentes de celles et ceux qui se reconnaissent dans les divers collectifs contre l’état d’urgence, contre la déchéance de la nationalité, qui se mobilisent aux cotés des migrantEs, contre la guerre ou pour la défense du code du travail. Mais nous devons les convaincre toutes et tous de la cohérence de la politique d’un gouvernement totalement aux ordres du patronat.Dans cette voie, à l’appel d’un collectif regroupant la plupart des organisations syndicales, associatives et politiques, la journée de mobilisations de ce samedi 30 janvier dans toute la France doit être un premier pas. De même, les prochaines initiatives de soutien aux Goodyear, aux salariéEs d’Air France, aux expulséEs de Notre-Dame-des-Landes, doivent être les occasions pour nous retrouver, faire grandir la mobilisation autour de nous, préparer la contre-offensive indispensable pour mettre un coup d’arrêt à la politique de guerre sociale faite de régression et de répression. Une politique dont on ne dira jamais assez combien, habillée de lambeaux de gauche, elle favorise la progression des idées nauséabondes du Front national...

Robert Pelletier