Message d'état

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Drupal\footnotes\Plugin\Filter\FootnotesFilter->process('<em>Après le Sénat jeudiTexte voté au Sénat : <a href="http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2762_projet-loi[/fn">http://www.assemblee-nat…</a>], l’Assemblée nationale a voté la loi d’urgence sanitaireTexte voté à l’Assemblée : <a href="http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15t0412_texte-adopte-seance[/fn">http://www.assemblee-nat…</a>] dans la nuit de samedi à dimanche. Le texte a été légèrement revu mais sa nature reste la même : il permet au gouvernement et au patronat de remettre en cause le droit du travail au nom de l’urgence sanitaire…</em>
Pourtant, le gouvernement refuse de prendre les réelles mesures qui permettraient de faire face à l’épidémie : dépistage massif, des masques pour tous, fermeture des lieux de travail non indispensables... Bien au contraire, le gouvernement met la pression sur les salarié.e.s pour qu’ils et elles continuent à travailler et à faire fonctionner la machine à profits au mépris de leur santé. Et il accentue la répression (punissant jusqu’à 6 mois de prison le non respect du confinement) pour faire croire qu’il lutte contre l’épidémie, posture méprisable alors que nous avons besoin d’un confinement solidaire.
<strong>Suspension du droit du travail</strong>
L’article 7 de la loi autorise le gouvernement à légiférer par ordonnances pendant trois mois <em>« en matière de droit du travail, de droit de la sécurité sociale et de droit de la fonction publique »</em>.
Il pourra notamment :
1. <em>« permettre à tout employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates des jours de réduction du temps de travail, des jours de repos prévus par les conventions de forfait et des jours de repos affectés sur le compte épargne temps du salarié, en dérogeant aux délais de prévenance et aux modalités d’utilisation définis au livre Ier de la troisième partie du Code du travail, par les conventions et accords collectifs ainsi que par le statut général de la fonction publique »</em>
Autrement dit, l’employeur pourra fixer comme il l’entend les jours de RTT et de repos, en fonction de ses besoins. Toutes les règles qui déterminent la fixation de ces jours sont donc suspendues à la fois dans le privé et dans le public.
2. <em>« permettre à un accord d’entreprise ou de branche d’autoriser l’employeur à imposer ou à modifier les dates de prise d’une partie des congés payés dans la limite de six jours ouvrables, en dérogeant aux délais de prévenance et aux modalités de prise de ces congés définis par les dispositions du livre Ier de la troisième partie du Code du travail et par les conventions et accords collectifs applicables dans l’entreprise »</em>
Dans la version initiale, l’employeur pouvait (comme pour les jours de RTT et de repos) obliger ses employé.e.s à prendre ses jours de congés pendant la période de confinement. Désormais, c’est soumis à un accord d’entreprise ou de branche. Dans le contexte actuel, le patronat n’aura pas beaucoup de difficultés à trouver un syndicat collabo pour faire affaire avec lui...
3. <em>« permettre aux entreprises de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique et sociale de déroger aux règles d’ordre public et aux stipulations conventionnelles relatives à la durée du travail, au repos hebdomadaire et au repos dominical »</em>
C’est sans doute le plus grave : un grand nombre d’entreprises pourront faire ce qu’elles veulent concernant le temps de travail (dans la limite de 48h par semaine... ouf !) et concernant la fixation du repos hebdomadaire. Le critère retenu pour déterminer les entreprises qui auront le droit à ces dérogations est suffisamment flou pour craindre que cela concerne une majorité de salarié.e.s.
4. <em>« modifier, à titre exceptionnel, les dates limites et les modalités de versement des sommes versées au titre de l’intéressement »</em>
Encore un cadeau pour le patronat, en plus des 45 milliards de la loi de finance rectificative ! Il pourra différer le versement des sommes versées au titre de l’intéressement, qui font partie de la rémunération des salarié.e.s.
5. <em>« adapter les conditions de rémunérations et de versement des cotisations sociales des stagiaires de la formation professionnelle »</em>
Le gouvernement cible ici les plus précaires, dont les maigres garanties en terme de rémunérations, seront piétinées.
6. <em>« modifier les modalités d’information et de consultation des instances représentatives du personnel, notamment du comité social et économique, pour leur permettre d’émettre les avis requis dans les délais impartis »</em>
Le rôle des représentant.e.s des salarié.e.s est ici mis entre parenthèses. Pourtant, il existe des moyens de faire des réunions à distance ! Ici aussi, la crise sanitaire est instrumentalisée pour laisser les salarié.e.s isolés face à leur employeur.
Seule « concession » du gouvernement : la suspension de la journée de carence (jusqu’au 1er juin seulement) avec l’ajout d’un article 7 ter. Il faut dire que le maintien de la journée de carence était intenable politiquement : il serait absurde de punir les malades alors que des salarié.e.s confiné.e.s continuent à être payé.e.s.
Et Bien entendu, il n’est nulle part fait mention d’une interdiction provisoire des licenciements, évoquée pourtant par Macron lors de son intervention du 12 mars...
Toutes ces mesures sont présentées comme provisoires. Mais Macron a aussi précisé le 16 mars qu’après la crise, rien ne serait plus comme avant. Donc on peut craindre que le gouvernement cherche à pérenniser ce provisoire !
<strong>La crise sanitaire instrumentalisée pour réprimer la population</strong>
Le gouvernement a durci le texte à l’Assemblée : le non respect du confinement sera puni de 135 euros d’amende la première fois, de 1500 euros d’amende en cas de récidive dans les 15 jours, et jusqu’à 3750 euros et 6 mois de prison en cas de multirécidive (quatre fois).
Le confinement est une mesure d’urgence indispensable ici et maintenant pour faire face actuellement à la crise sanitaire. Mais un confinement efficace exige l’arrêt du travail (sauf services vitaux), et non des mesures répressives qui cibleront en priorité les catégories populaires et racisées. A partir du moment où le pays sera réellement mis à l’arrêt, un confinement solidaire, basée sur l’entraide est le meilleur moyen de lutter contre l’épidémie sans dresser les gens les uns contre les autres.
<strong>Stop à l’union nationale !</strong>
Après s’être abstenu au Sénat, la France insoumise et le PCF ont voté contre la loi d’urgence. Sans surprise, la droite et le RN ont voté avec le gouvernement, le PS s’abstenant honteusement… Rappelons que l’ensemble des députés avaient approuvé il y a deux jours la loi de finance rectificative qui octroie 45 milliards de cadeaux au patronat, des miettes pour la santé, et rien pour les salariésCf. <a href="https://npa2009.org/idees/politique/unanimite-lassemblee-nationale-pour-voter-les-milliards-de-cadeaux-au-patronat-les[/fn">https://npa2009.org/idee…</a>]. Une sinistre union nationale sur le dos des salariés. Une union nationale qui s’était d’ailleurs prolongé au Sénat sur la loi d’urgence puisqu’aucun sénateur de « gauche » ne s’était opposé à la loi d’urgence, préférant l’abstention. Seuls deux députés de droite avaient voté contre...
A l’Assemblée nationale, la France insoumise et le PCF ont enfin commencé à corriger le tir, s’opposant au texteLe détail des votes est ici : <a href="http://www2.assemblee-nationale.fr/static/15/scrutins/scrutin_pjl_covid-19.pdf[/fn">http://www2.assemblee-na…</a>]. En effet, il aurait été suicidaire d’approuver un tel dispositif d’attaque contre les droits des salariés. Cela n’a pas empêché le PS de s’abstenir... et le RN d’approuver ce texte. Tous les travailleurs/ses doivent le savoir : le RN est d’accord avec Macron pour détruire le Code du travail et défendre les patrons !
Nous avons besoin de l’unité du mouvement ouvrier contre le plan d’urgence du gouvernement. Pour cela, nous nous adressons à l’ensemble des organisations sociales et politiques du mouvement ouvrier, aux militant.e.s syndicaux, aux militant.e.s de la France insoumise, du PCF, etc. : opposons-nous ensemble au plan d’urgence du gouvernement. Ne laissons pas ce gouvernement piétiner nos droits et arroser le patronat !
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Publié le Lundi 29 février 2016 à 08h36.

Ils ont voté l’état d’urgence permanent, nous allons répliquer !

Après les sénateurs, les députés ont donc voté, à une large majorité, la prolongation jusqu’au 26 mai prochain de l’état d’urgence.

Par 212 voix pour, 31 contre (11 PS, 9 Front de gauche, 8 écologistes, 1 Les Républicains et 2 non-inscrits), et 3 abstentions, les députéEs ont voté la prolongation de l’état d’urgence du 16 février au 26 mai. L’opposition dans l’hémicycle s’agrandit par rapport au vote du 20 novembre dernier où 551 députés, y compris ceux du PCF et d’Ensemble, avaient voté en sa faveur, avec seulement 6 voix contre.

Pour justifier cette deuxième prolongation et donc l’existence d’un « péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public », une des conditions requises pour instaurer l’état d’urgence, Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, n’a pas hésité à surfer sur les peurs et l’angoisse. En effet, selon le gouvernement, les terroristes seraient susceptibles « de nous frapper à tout moment », et la menace terroriste se serait intensifiée. Le « péril imminent » justifiant l’état d’urgence au nom de la lutte contre le terrorisme serait toujours d’actualité et ce comme l’a récemment indiqué Valls au micro de la BBC, « jusqu’à ce que Daechs soit éradiqué »...

Lutter contre le terrorisme... Vraiment ?

Au vu du bilan des trois premiers mois, l’efficacité et le véritable rôle de l’état d’urgence apparaissent clairement. En effet, selon Cazeneuve lui-même, il y aurait eu depuis les attentats du 13 novembre, 3 337 perquisitions administratives, 400 personnes assignées à résidence dont de nombreux militants écologistes pendant la COP21, et 344 personnes placées en garde à vue. Lors des perquisitions, 578 armes dont 220 armes longues, 169 armes de poing et 42 armes de guerre ont été saisies. Et sur 563 procédures judiciaires ouvertes... seules 28 l’ont été pour terrorisme, dont 23 pour apologie du terrorisme. Au bout du compte, seuls cinq dossiers pour actes de terrorisme à proprement parler ont donc débouché sur une procédure judiciaire !

La question de l’utilité de cette nouvelle prolongation de l’état d’urgence se pose d’autant plus que le 13 janvier dernier, Urvoas alors co-rapporteur de la commission de contrôle de l’état d’urgence, devenu depuis  ministre de la Justice, parlait –  à l’époque – d’un « essoufflement » des mesures. Dans la pratique, l’état d’urgence serait moribond ? Alors pourquoi le prolonger ? Pour Cazeneuve, ces mesures sont évidemment utiles et les perquisitions administratives « ont une finalité préventive et de renseignement. Les éléments collectés peuvent alimenter des dossiers de renseignement qui donneront lieu, le cas échéant, à judiciarisation plusieurs semaines ou plusieurs mois plus tard ». En clair, l’état d’urgence est l’occasion pour les services de renseignement de s’offrir une vaste mise à jour de leurs fichiers, sans s’embarrasser des contrôles habituels. On est bien loin de la prétendue lutte contre le terrorisme...

Une opposition grandissante

Face à cet état d’exception basé sur l’arbitraire, l’opposition se développe. Dans l’hémicycle via notamment la voix de Noël Mamère qui à juste titre rappelle qu’« accepter une logique d’arbitraire et une société de soupçon, ce n’est pas combattre Daechs, mais diviser la France et creuser un fossé entre les Français. C’est concéder une défaite aux adversaires de la démocratie. Surtout, en rien ces dispositifs ne s’attaquent dès maintenant et pour longtemps aux causes et aux risques de radicalisation de certains jeunes Français. »

Mais surtout l’opposition à cette politique se fait de plus en plus entendre… dans la rue. Ce fut le cas le 30 janvier dernier où des manifestations partout en France se sont déroulées contre l’état d’urgence. Cette journée était importante car ce fut la première riposte générale à l’état d’urgence, une première rupture publique avec le consensus dominant qui affirmait qu’au nom de la sécurité, tout le monde y serait favorable. Depuis, de nombreux collectifs locaux ont vu le jour et organisent régulièrement dans le pays des manifestations, actions pour dénoncer le tout sécuritaire, les libertés amoindries.à la veille du vote de la constitutionnalisation de l’état d’urgence au Sénat, cette mobilisation doit continuer, en particulier lors de la journée de manifestation nationale qui aura lieu le samedi 12 mars prochain dans un maximum de villes.

Sandra Demarcq