Ce week-end, on en a pris plein la vue, un vrai régal ! Il y eut d’abord le mariage. Ah ce mariage ! Le charme moderne de la monarchie britannique, le rapport serein que la population entretient avec elle, la méritocratie qu’elle promeut en introduisant une roturière… Éloge de la monarchie, du mariage – évidemment religieux – et des inégalités sociales, les 3 en 1, la réaction s’étale ! Ce n’est pas comme si les Britanniques étaient soumis à la purge la plus violente depuis Thatcher. Et le même week-end, l’aristocratie anglicane eut le renfort des papistes avec la béatification de Jean-Paul II, homme de paix, vainqueur triomphant de la lutte contre le « communisme », d’une tolérance incontestable envers d’un côté le sida et de l’autre les violences sexuelles exercées par certains prêtres, mais sans pitié à l’égard des dangereux révolutionnaires de la théologie de la libération. Mais Jean-Paul II et le Vatican ne sont pas les seuls à avoir tenté de nous voler le 1er Mai. Marine Le Pen en avait fait son objectif, poursuivant son offensive en direction du monde du travail par une dénonciation des syndicats accusés d’être au service du « système ». Son « cortège de syndicalistes » n’a pas fait illusion, mais la difficulté politique demeure entière face à une organisation qui, pour mieux le mettre en échec, divise le monde du travail au nom de la préférence nationale. Dans cette déferlante réactionnaire, une bonne nouvelle tout de même : Ben Laden étant mort, les États-Unis perdent le prétexte qu’ils ont utilisé pour justifier leurs guerres en général, la guerre contre le terrorisme en particulier et toutes les atteintes aux droits démocratiques qui l’accompagnent. Selon toute vraisemblance, d’ici la fin de la semaine, on retrouve donc la paix et la liberté.
Ingrid Hayes