Publié le Lundi 12 novembre 2012 à 17h01.

Zyed et Bouna : Ne rien lâcher = dignité

Le 31 octobre, sept ans quasiment jour pour jour après la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois, électrocutés après s’être réfugiés dans un transformateur EDF alors qu’ils étaient poursuivis sans raison par la police, la Cour de cassation a annulé le non-lieu envers les policiers.

Sept ans après, sept ans de procédures, de pétitions et de mobilisations pour faire reconnaître le simple fait qu’on peut mettre des policiers sur le banc des accusés.« Classiquement » le jour des faits, le président de l’époque Sarkozy avait affirmé que les policiers n’avaient fait aucune faute et laissé entendre que les jeunes avaient commis un délit. Protection des policiers et calomnie envers les jeunes et envers leurs familles est la « procédure » habituelle. Les cités s’étaient embrasées pendant trois semaines et l’état d’urgence avait été instauré pour la première fois depuis la guerre d’Algérie.Le parquet général, qui dépend du ministère de la justice, avait recommandé de confirmer le non-lieu malgré un enregistrement confirmant que les policiers savaient que les jeunes pouvaient mourir : « je ne donne pas cher de leur peau ». Après avoir été responsables de l’entrée de Zyed et Bouna dans le transformateur, les policiers n’ont rien fait pour couper le courant.On est encore loin d’une condamnation, alors que ces dernières semaines plusieurs non-lieux ont été accordés scandaleusement aux policiers dans d’autres affaires. Mais une petite brèche est ouverte dans le mur de l’impunité policière. Elle démontre que la détermination des familles et des proches est la clef. Elle appelle nos organisations à développer le soutien actif à leurs côtés.Denis Godard