Militant dès 14 ans, « il n'a pas courbé le dos sous le sens de l'histoire et ne s'est pas résigné à des servitudes volontaires ». Il a osé, il a fait ce pari risqué qui ne lui est pas passé avec l'âge. Membre des « Faucons rouges », il participe avec son père aux manifs de 36. Après 68, il est l'un des premiers militants ouvriers à la Ligue, « métallo » membre du Comité central de la LCR avec ses camarades pour toujours Alain et Bensa. Ouvrier fraiseur à la Compagnie des Compteurs, il contribue à la première feuille de boîte de l'organisation. Il se coltine au quotidien le PCF de l'époque dans et hors de la boîte. « Jean Lafferrière le trotskiste » écrira l'Huma. Exclu de la CGT en 71, il aura des responsabilités importantes dans la gauche de la fédération Métallurgie CFDT et sera un animateur reconnu dans l'organisation antifasciste Ras l'Front.Passionné de jazz, il joue du saxophone. Jean aimait la vie, c'est sans doute les raisons de son engagement révolutionnaire permanent. Toujours présent dans les manifs, aux distributions de tracts les matins d'hiver, sous la canicule à Millau, aux AG de la porte d'Orléans lors des grèves RATP de 2003 et dans le face à face salariés-gardes mobiles, dans les luttes des sans-papiers, pour le droit au logement rue du Dragon…Si la création du NPA l'a réjoui, comme le début d'un accomplissement de toutes ces années de militantisme à la Ligue, il a été très affecté par ses déchirements internes.Jean ne nous quitte pas vraiment. Il nous laisse tant d'événements inaccomplis, tant de défaites à transformer en victoires, tant de combats à poursuivre, à mener. Le dernier mot n'est jamais dit, il y a tant d'utopies inconnues à découvrir. Merci Jean pour cet héritage, un peu trop grand pour nous. Nous exprimons notre affectueuse solidarité à Catherine ta compagne sans qui tu n'aurais pas été le même, ainsi qu'à tes enfants. Jean, les camarades te saluent.Ses amiEs et camarades du 92 sud