Publié le Mercredi 23 février 2011 à 09h05.

Contre la destruction de l'école publique !

Soumis par bagnolet93 le mer 23/02/2011 - 09:05

D’après une étude récente, la France a le taux d'encadrement scolaire le plus faible de l'OCDE, et 16000 suppressions de postes d'enseignants sont annoncées pour la prochaine rentrée... Près de 9000 postes en moins pour le seul premier degré... C'est le résultat de la politique gouvernementale de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partants à la retraite. Ces chiffres s'ajoutent aux milliers de suppressions de postes des années précédentes. Nous ne sommes plus dans le cadre d'une simple politique d'économie budgétaire mais véritablement en face d'une action de casse du service public d'éducation.

Dans le 93 , 20 postes supprimés pour 2160 élèves en plus l'an prochain pour le seul premier degré. Encore une fois, on peut s'attendre à des attaques sévères contre les RASED (postes d'aide aux enfants en difficulté), à de nombreuses suppressions en maternelle (et donc à une moindre scolarisation des enfants de 3 ans, les 2 ans n'étant déjà pratiquement plus scolarisés), à une diminution du nombre de postes de remplaçants et à de plus en plus de classes surchargées.

A Bagnolet,  nous ne savons pas encore quels sont les postes menacés, en effet le ministre de l'Education Nationale a demandé aux inspecteurs d'académie de reporter les opérations de carte scolaire, ordinairement prévues dès janvier, au mois d'avril... pour cause d'élections cantonales ! Les élus de la majorité ont sans doute du mal à assumer localement une politique nationale de massacre de l'école ; mieux vaut donc laisser passer les élections avant d'annoncer une fermeture de classe …

Pourtant la situation est déjà très grave. Les parents et les enseignants se sont à plusieurs reprises mobilisés cette année pour dénoncer le non remplacement des maîtres absents et le nombre impressionnant de jours de classe perdus par les élèves. La situation risque fort de se dégrader encore l'an prochain.

De même alors qu'il faudrait créer des postes de RASED (pour permettre d’aider tous les enfants en difficulté) on risque de voir encore ces moyens réduits.

En maternelle on peut craindre un allongement des listes d'attente et une grande difficulté à scolariser son enfant sur son secteur.

Et puis bien sûr les classes en élémentaire et en maternelle seront encore plus chargées ...

Et puis la médecine scolaire… il n’y a plus à ce jour de médecin scolaire à Bagnolet …

On peut ajouter que la politique d'emploi de vacataires entraîne de grosses difficultés dans deux secteurs :  l’apprentissage des langues (il n'y a plus d'enseignement dispensé par des professeurs qualifiés à Bagnolet) et l'intégration des enfants en situation de handicap, les AVS et EVS chargés d’accompagner ces enfants n'étant pas recrutés en nombre suffisant, certains enfants handicapés ne sont pas scolarisés, d’autres le sont quand même mais sans l’aide nécessaire ce qui rend alors l’intégration difficile.

TOUS ENSEMBLE !

Une autre politique est possible, attendre les échéances électorales ne suffit pas, d’autant que par le passé d’autres gouvernements, dits de gauche, n’ont pas brillé par leurs politiques en matière d’éducation.

Les enseignants, les parents ont commencé à se mobiliser contre cette casse du service public (manifestation le 22 janvier, grève le 11 février). Tous ensemble nous pouvons faire reculer ce gouvernement il nous faut obtenir une création massive de postes budgétaires comme nous avons su l’imposer par la lutte en 98 !

A Bagnolet il faut faire revivre le "collectif locale pour l’éducation"  regroupant syndicats, parents élus, citoyens, organisations politiques … structure unitaire permettant d’agir tous ensemble, le NPA s’engage a en être parti prenante.

Les journées d’action par secteur ne suffisent plus, c’est dans l’unité pour la défense de tous les services publics qu’il faut agir.

QUE FAIT LA VILLE ?

Création de postes ?

Pourtant à Bagnolet la municipalité ne semble guère pressée de réclamer les créations de postes nécessaires.

En effet la ville connaît un lourd problème de locaux scolaires, créer des postes d'enseignants nécessiterait la construction de classes, chacun peut constater en se promenant dans la ville le nombre important de classes accueillies dans des "algecos"…

Création d’emploi ?

De plus créer des postes en maternelle entraîne l'emploi par la ville de personnel municipal (ATSEM) alors que ces ATSEM sont déjà en nombre insuffisant et non remplacés quand ils sont absents (comme les enseignants…).

Etat des locaux ?

Depuis plusieurs années les parents et les enseignants dénoncent le mauvais état du patrimoine scolaire (voir le "rallye des écoles qui se déglinguent" il y a quelques années) et le manque de constructions scolaires. Cette situation est liée à l’absence de réflexion et d’action sur cette question, la ville a trop souvent préféré temporiser pour des économies de bouts de chandelles, la situation d’aujourd’hui est, pour une part un héritage des municipalités précédentes, mais il est temps d’inverser la vapeur !

Depuis trop longtemps la ville pratique la politique de l'autruche refusant de voir la réalité du problème et préférant scolariser des enfants hors de leur secteur, loin de chez eux, plutôt que de construire les locaux nécessaires, refusant de revoir la carte des secteurs scolaires pour permettre un rééquilibrage des effectifs dans les écoles, préférant des petits arrangements peu transparents. Parfois cela revient à faire le jeu de l’administration qui n’a pas à créer de classe.

PLU ?

Faut il ajouter que dans ce contexte l'adoption du PLU par la majorité municipal s'apparente là à une politique de gribouille...5000 habitants en plus prévus et pas de construction scolaire! Des équipements sportifs en moins!

Le plus significatif est l'absence de transparence, l'absence de démocratie dans la gestion de ces questions, mais cela ne concerne pas que la politique scolaire…

 

Des moyens et de la concertation ?

L'école à Bagnolet subit depuis plusieurs années une baisse constante des moyens attribués par la ville (même si ces moyens restent supérieurs à ceux attribués dans d’autres villes). Diminution de l'action culturelle offerte aux écoles, diminution du nombre de classes transplantées, suppressions des livres offerts en fin d'année en élémentaire, limitation des sorties scolaires par manque de cars, etc.

Les parents, les enseignants, les citoyens peuvent comprendre les difficultés financières de leur ville dans le cadre d'une politique gouvernementale qui ne cesse de se décharger sur les collectivités locales. Encore faut-il que les choix budgétaires soient clairement et démocratiquement définis, ce qui est loin d'être le cas.

Nous ne pensons pas qu'aujourd'hui l'école soit une véritable priorité pour la ville.

Il faut que ces questions soient clairement mises sur la table par la ville, débattues par tous les citoyens mais il faut aussi que l’école redevienne une véritable priorité municipale, particulièrement d’un point de vue budgétaire.

Localement, dans ce domaine comme dans d’autres, la politique de la municipalité n’est plus acceptable et en premier lieu il convient que la démocratie locale ne soit pas un vain mot.

Le NPA se veut porteur d’une autre politique pour l’école, pour les services publics. Une politique qui mette fin à la casse de ces services et qui investisse réellement pour l’avenir. Il faut développer les services publics, faire de l’école un lieu qui combat les discriminations sociales et toutes les inégalités, un lieu d’émancipation. Bien sûr changer l’école ne suffit pas, c’est ce système capitaliste dans sa globalité qu’il faut mettre à bas, mais aujourd’hui il y a urgence à mettre un terme à cette politique dévastatrice.

Pour en finir avec la casse du service public d’éducation, il est nécessaire de se mobiliser contre l’ensemble des réformes. Quelques journées de grève ou de mobilisations ne suffiront pas. Ni pour regagner tous les postes supprimés et en obtenir d’autres, ni pour battre les réformes en cours. Le rapport de forces reste à construire et devra fédérer l’ensemble des résistances. L’éducation, la santé… concernent l’ensemble de la population, c’est ensemble qu’il nous faut lutter.

22 février 2011