Publié le Lundi 30 janvier 2017 à 08h33.

Criminaliser la solidarité, ça suffit !

« Azuréen de l’année » pour la majorité des lecteurs de Nice Matin, dénoncé par Éric Ciotti au procureur de la République pour son aide apporté aux migrantEs, Cédric Herrou est à nouveau l’objet d’une véritable persécution policière et judiciaire.

Perquisition de son domicile, nouvelle mise en garde à vue de 36 heures, intimidations de ses proches, des habitantEs de La Roya, et des journalistes présents, les autorités publiques ne tolèrent pas qu’un citoyen lambda défie l’Europe forteresse en faisant franchir à des migrantEs la sacro sainte frontière avec l’Italie et les héberge chez lui. Pire, il le revendique : « Vos frontières ont blessé des femmes, des enfants, des familles que j’héberge chez moi... Vos frontières font mal ! », s’est-il indigné lors d’un « débat télévisé » avec Manuel Valls.

Le gouvernement français a paraît-il abrogé en 2012 le délit de solidarité, et se réfugie derrière une abrogation suffisamment vague pour que l’article L 6222-1 du CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) soit encore appliqué dans les juridictions... Jamais aucune loi, aucun tribunal, aucune descente de police, ne doit nous faire reculer devant le devoir d’assistance que nous avons envers celles et ceux qui fuient les zones de guerre ou la pauvreté. Et sous des formes diverses, les prises de position et appels, et surtout les actions d’aide aux réfugiéEs se multiplient dans tous le pays, démontrant que les idées de solidarité, de rejet du racisme, existent. Oui, un autre monde est possible, sans patries ni frontières ! Et il s’exprimera aussi dans la rue le dimanche 19 mars...