« On est là et ils ne partiront pas »À Beauvais, Madame et Monsieur T et leurs trois filles étaient menacée d’expulsion. Pendant des mois nous avons accompagné les parents au commissariat de police lorsque, assignés à résidence, il et elles devaient y pointer. Pendant des mois, chaque vendredi, nous nous sommes rassembléEs devant l’école où sont scolarisées leurs enfants. La pétition mise en ligne a rassemblé plus de 2 000 signatures. Le 26 avril, nous avons manifesté dans Beauvais jusqu’à la préfecture, pour protester contre l’OQTF qui venait d’être décidée. Les copains et les copines de classe étaient là tenant la banderole et criant à tue-tête « Nous on est là et ils ne partiront pas ». Un courrier demandant au préfet de leur accorder un droit au séjour enfance famille a été remis. Vendredi 24 mai, nous nous sommes à nouveau réunis devant l’école, cette fois-ci pour célébrer la victoire : il et elles ne partiront pas. Correspondant
Avec les jeunes migrantEsDans l’Oise, des dizaines de jeunes migrantEs mineurs sont parqués dans les hôtels de Beauvais, Creil, Compiègne. Clairement, le Conseil départemental cherche, en les isolant à la périphérie des villes, à les invisibiliser, et joue la montre dans l’attente que ces jeunes atteignent leur majorité. Le jour de leurs 18 ans, ils seront mis à la porte sans ménagement. Le lundi 6 mai, un collectif de 20 associations a organisé un pique-nique de protestation devant le Conseil départemental à Beauvais. Plusieurs migrantEs sont intervenus pour dénoncer leurs conditions d’accueil dans ces hôtels : peu voire pas de prise en charge éducative, peu voire pas d’aides pour les démarches administratives, aucune scolarité, un suivi médical quasi inexistant, des repas inadaptés. Nous croisant lors de ce rassemblement, le directeur général des services, plein de morgue néocoloniale, a lancé aux jeunes : « Vous devriez nous remercier ». Depuis cette date, les jeunes migrantEs ont été reçus par plusieurs chefs de service de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) pour aborder ce qu’ils voudraient voir modifier dans leurs conditions d’accueil. Première promesse faite lors d’une réunion, le soir les migrantEs auront droit à un repas qui leur sera livré par un traiteur africain !La lutte continue : aucunE jeune migrantE à la rue, aucunE migrantE à l’hôtel, des contrats jeunes majeurEs pour celles et ceux qui en ont besoin.Correspondant