« Beaucoup d’enfants sont censés aller à l’école... Moi-même, je dois entrer en seconde. Comment on va faire si on n’a pas de toit pour dormir ? Nos parents font tout pour qu’on s’intègre. Ils travaillent comme ils peuvent. Mais si on nous expulse, c’est impossible de construire quelque chose ». C’est ce que déclarait au Parisien une jeune fille d’origine rom de 17 ans après l’expulsion du bidonville du Samaritain à La Courneuve (93) le jeudi 27 août.
Cette expulsion est un scandale de plus, symptomatique jusqu’à la caricature de la politique du gouvernement. D’après le Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation (CDERE), cet été a encore été le théâtre de nombreuses expulsions d’habitants de bidonvilles et de squats. Ces expulsions mènent comme toujours à des ruptures des parcours scolaires. Les enfants expulsés retrouveront-ils le chemin de l’école ? À Saint-Ouen, les enfants expulsés de l’ancien village d’insertion commenceront l’année scolaire dans la rue. D’autres, à Bobigny, Ivry, Nantes, Bordeaux, au Havre, à Marseille, Chelles ou encore à La Courneuve, ne pourront sûrement pas retourner dans leurs écoles.
Aux expulsions s’ajoutent les entraves au droit à l’école : demandes abusives et illégales de documents non prévus par la loi de la part des administrations, délais d’attente trop longs, refus illégaux d’inscription par des maires... Au total, selon le CDERE, des milliers d’enfants roms sont ainsi écartés de l’école.
Dans un entretien au quotidien le Figaro du 15 mars 2013, Manuel Valls portait un jugement définitif : « les Roms ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays ». Tout est dit et, pour le démontrer, autant les priver des moyens de le faire...