Les 18 et 19 juillet, Perpignan sera à nouveau une ville ouverte et solidaire, et non la ville de la haine raciste et du repli nationaliste que projette le maire FN/RN, Louis Aliot1.
Durant ces deux jours, les militantEs et collectifs qui luttent quotidiennement contre le racisme et l’extrême droite et pour la solidarité avec les réfugiéEs accueilleront la Caravana Abriendo Fronteras (Caravane pour l’ouverture des frontières). Un réseau né en 2016 à l’occasion d’un voyage en Grèce où près de 300 militantEs de tout l’État espagnol se sont rendus pour dénoncer la fermeture des frontières et la violation des droits par l’Union européenne. Puis, en 2020, ils et elles se sont rendus sur les frontières sud de l’État espagnol, Melilla et Ceuta ; et en 2021 aux Canaries où ils et elles ont subi une répression policière brutale – avec arrestations et amendes de 7 500 euros…
Faire le lien entre la mémoire d’hier et les réalités d’aujourd’hui
Cette année, la Caravana a décidé de venir à la rencontre des militantEs de notre département, traditionnel lieu de passage des migrations multiples et de mélange culturel et humain. Partie d’Irun, elle poursuivra son chemin jusqu’au col de Montgenèvre dans les Alpes pour dénoncer encore une fois la militarisation de la vie politique et quotidienne, l’autoritarisme et les violences policières racistes, les politiques meurtrières de fermeture des frontières de l’UE. Dernier exemple en date avec la tragédie de Melilla où au moins 27 migrantEs ont trouvé la mort.
Cette rencontre dans notre département frontalier veut aussi faire le lien entre la mémoire d’hier et les réalités d’aujourd’hui. C’est pourquoi, après une déambulation antifasciste et antiraciste au cœur même de Perpignan, suivie d’une soirée conviviale d’échanges et de témoignages sur nos expériences réciproques, nous irons le lendemain manifester ensemble sur les plages d’Argelès, le long du chemin de la Retirada, où, en 1939, l’État français parquait des milliers de RépublicainEs espagnols fuyant le franquisme qu’ils et elles avaient combattu. Des plages d’une Méditerranée qui est aussi aujourd’hui un immense cimetière pour ceux et celles qui fuient les guerres et la misère… Et pour finir : la visite du Mémorial de Rivesaltes, près de Perpignan, où sans discontinuité, de 1939 à 2007, les différents gouvernements français ont enfermé ceux et celles qu’ils jugeaient « indésirables » : RépublicainEs, juifEs, Tsiganes, prisonniers algériens du FLN, harkis… pour finir par un centre de rétention administrative pour les sans-papiers !
Grâce à ces moments d’échanges entre militantEs engagés, aux quatre coins de l’UE, dans la solidarité avec les personnes migrantes, pourra se poursuivre la construction d’un réseau de combat à travers cette Europe forteresse, pour porter ensemble les revendications de liberté de circulation et d’installation, et d’égalité pour touTEs.
- 1. Lire par exemple « Perpignan : quand Aliot met à l’honneur l’OAS », l’Anticapitaliste n° 622.