Publié le Mercredi 27 septembre 2017 à 10h52.

Migrant-E-s : La lutte continue à Rennes

Les lecteurEs de l’Anticapitaliste ont pu suivre, toute l’année 2016-2017, le « dossier migrantEs » à Rennes. Une lutte qui se poursuit.

À la fermeture du squat de la Poterie le 17 juillet, nous avions réussi à imposer à la préfecture et la ville de trouver des « solutions » pour une grande partie des migrantEs qui y logeaient. Nous savions que ce serait insuffisant et provisoire.

Du squat… au gymnase

Fin août, une centaine de migrantEs, hommes femmes et bon nombre d’enfants, se sont retrouvés sans abri. Avec l’association « Un toit c’est un droit », nous avons donc « occupé » tour à tour une MJC, le local de Solidaires, la Maison internationale de Rennes (MIR)… pour une à deux nuits chaque fois. Jusqu’à ce qu’il soit décidé de s’installer dans le gymnase d’un collège. Informée, la ville de Rennes n’a pas semblé plus émue que cela, et n’a pas cru bon de faire intervenir la Croix-Rouge pour apporter des lits pliants comme ils l’avaient fait en juillet.

C’est donc une centaine de migrantEs qui dorment sur des matelas depuis le 8 septembre. La vie s’est organisée tant bien que mal grâce à un formidable élan de solidarité. Des repas sont apportés le soir par des collectifs militants ou des petits groupes d’amiEs. Des militantEs sont présents en permanence, jour et nuit. 

Nous avons enchaîné les actions, occupé la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), fait irruption dans la préfecture. Des responsables de la DDCSPP nous ont dit qu’il ne s’agissait pas d’un problème d’argent, ni d’un problème de place, mais qu’ils répondaient à des injonctions politiques ! Quant à la préfecture, qui refusait même d’admettre que beaucoup d’ occupantEs étaient des demandeurEs d’asile, elle a fini par dire que les dossiers seraient examinés... au cas par cas et que les sans-papiers étaient voués... à retourner au pays.

La lutte continue !

Alors que la situation semble s’enliser, que les migrantEs sont fatigués et se demandent jusqu’à quand cette situation intolérable va durer, la mobilisation se renforce. Un collectif de plus de 40 organisations, constitué l’an passé autour du squat, perdure et appuie les actions. À son appel, près de 200 personnes ont participé mercredi 20 septembre à une assemblée générale, puis à une soirée d’occupation de foyers avec les migrantEs.

Prermiers succès, durant la semaine écoulée, des familles ont été logées, en CADA ou en maisons. Mais il arrive tous les jours de nouvelles personnes en errance. Nous apprenons qu’en novembre 40 places supplémentaires d’hébergement d’urgence vont être créées et quelques places pour des femmes seules avec enfants. C’est insuffisant et nous n’attendrons pas jusqu’en novembre !

Outre le logement des demandeurEs d’asile et la mise à l’abri de touTEs les autres migrantEs, le collectif des 40 réclame l’ouverture d’un centre de mise à l’abri ouvert 24h sur 24 et sans condition. Et bien sûr, nous (le NPA et bien d’autres) exigeons : la régularisation de tous les sans-papiers et la liberté d’installation et de circulation.

Correspondant