Publié le Mercredi 28 juillet 2021 à 18h16.

#Poutou2022 : une campagne anti-impérialiste et antiraciste

Parce que nos luttes n’ont pas de frontières, et que nous refuserons toujours le moindre compromis avec les thèses nationalistes chauvines et racistes, notre campagne sera résolument anti-impérialiste et antiraciste.

En finir avec le militarisme

Force est de constater que, du côté des forces politiques institutionnelles en France, c’est, malgré quelques nuances, l’unanimisme qui l’emporte lorsqu’il s’agit de défendre l’impérialisme français. Défense des « intérêts français », des groupes industriels, des emplois générés par l’industrie de l’armement : tous les arguments sont bons pour ne pas pointer les responsabilités, directes ou indirectes, de la France dans les conflits militaires. Quitte à verser parfois dans les postures les plus contradictoires, à l’instar de celle de Jean-Luc Mélenchon et de la FI qui, tout en dénonçant les exportations d’armes en Arabie saoudite, n’ont de cesse de saluer la bonne santé du complexe militaro-industriel français, visites dans les salons d’armement à l’appui.

À l’opposé de toute apologie des industries d’armement français, de toute logique « bloc contre bloc » et de tout chauvinisme, il est urgent d’assumer des mots d’ordre défendant une perspective de désarmement et de démilitarisation. Cela commence par l’arrêt des exportations des engins de mort français et, au-delà, le démantèlement du complexe militaro-industriel, avec une reconversion industrielle qui pourrait notamment s’orienter vers le domaine de la transition énergétique (trains, métros, tramways, énergies renouvelables…). Soit une politique de désarmement unilatéral et général, qui implique également la destruction de la force de dissuasion nucléaire française et, sur le plan politique, le refus de toute « armée européenne », la sortie de l’OTAN, la fin de la ­Françafrique et, plus généralement, l’arrêt de toutes les interventions militaires françaises à l’étranger.

Solidarité avec les migrantEs

La seule réponse efficace face à la tragédie que vivent les migrantEs est de refuser de considérer les migrations comme un « problème », et de s’unir pour satisfaire les besoins sociaux de millions de femmes et d’hommes, migrantEs et « autochtones ».

Se déplacer est une pratique inhérente à l’espèce humaine. Cela doit être un droit, indépendamment des motivations qui conduisent à migrer. Des millions de personnes sont forcées d’émigrer pour échapper à la misère, à la pauvreté, à la guerre, aux catastrophes environnementales, au manque de perspectives d’avenir. Nous revendiquons le droit d’asile pour celles et ceux qui fuient la guerre et les persécutions. Mais aussi un accueil digne pour touTEs les migrantEs, sans faire de distinction entre les migrantEs dits « économiques » et les réfugiéEs. Toutes les organisations de gauche devraient se battre pour l’octroi de pleins droits à touTEs les migrantEs, en accordant une attention particulière aux femmes, aux personnes LGBTI, aux musulmanEs et aux mineurEs, qui souffrent de multiples formes de discrimination et d’oppression. 

La liberté d’installation et de circulation est la seule mesure qui pourrait enrayer l’hécatombe sur les chemins de l’exil. Ouvrir les frontières, c’est permettre aux gens de migrer dans des conditions dignes et sûres. C’est faire disparaître la clandestinité et les passeurs. Quand les marchandises et les richesses circulent librement sur la planète, quoi de plus normal que les êtres humains veuillent en faire autant ? Chaque personne a le droit fondamental de vivre dignement et de jouir de tous les droits politiques et sociaux du pays où il ou elle réside.

Contre le racisme d’État et l’islamophobie

Le traitement scandaleux des migrantEs en France est l’une des expressions du racisme d’État, structurel, que d’aucuns essaient encore de nier, malgré les contrôles au faciès, malgré la loi « asile-immigration », malgré la loi « séparatisme »… À l’heure où certains voudraient que le débat politique, à l’occasion de la présidentielle, soit polarisé par les questions d’immigration et d’« ennemi intérieur », nous le redisons avec force : nous revendiquons une égalité complète entre FrançaisES et étrangerEs, mais aussi entre touTes, quelle que soit la confession religieuse... ou l’absence de confession religieuse. Le NPA se bat pour la régularisation de tous les sans-papiers, le droit de vote des étrangerEs résidant en France à toutes les élections, et plus globalement l’abrogation de toutes les lois racistes et islamophobes qui ­institutionnalisent les inégalités.

Notre antiracisme est articulé à notre anticapitaliste, et si nous refusons de céder le moindre pouce de terrain aux imprécateurs racistes, nous dénonçons dans le même temps le véritable « séparatisme » : celui des riches. Ce sont en effet eux les vrais séparatistes, qui refusent de contribuer à la solidarité nationale en dissimulant leurs fortunes, par l’évasion et la fraude fiscales, qui se regroupent dans des quartiers réservés aux riches, qui mettent leurs enfants dans des écoles que personne ne peut se payer, organisant une reproduction sociale destinée à perpétuer leur domination.