La dernière Une du Figaro magazine (ci-contre) associait Saint-Denis et Mollenbeek dans une même triste et stupide stigmatisation !
Suivait un dossier où étaient développés de façon grossière tous les ingrédients démontrant que Saint-Denis (la ville où se trouvent les tombeaux des rois de France, quand même !) est « livrée » à un communautarisme débridé, et sert de refuge aux intégristes de tout poil ! C’est sans doute pour cela que l’État français s’est affranchi de ses responsabilités quant aux conséquences de l’assaut du Raid en novembre dernier : six mois plus tard, plus de trente familles n’ont toujours pas été relogées et subissent toujours avec leurs enfants la précarité de l’hébergement d’urgence !
Contrairement aux désirs réactionnaires du Figaro magazine – ranimer une guerre de religions ? – la réalité est différente...
Construire les solidarités
Eh oui ! Saint-Denis est une ville populaire de 110 000 habitantEs, riche de la diversité de toutes les composantes de sa population. Eh non ! Contrairement à ce que pourrait laisser penser la tribune publiée par la suite dans Libération, « Notre fierté de vivre à Saint-Denis », « une ville (…) où se croise le monde, (…) où le débat est possible, (…) avec ses excès et ses problèmes, (…) mais où la population se retrouve confraternellement »... Le caractère populaire et confraternel n’est une donnée ni innée ni immuable.
Car, comme la majeure partie du 93, Saint-Denis est un territoire où les habitantsE subissent massivement inégalités et discriminations face à l’emploi, au logement, à l’école, à la justice et au droit, etc. Dès lors, le caractère populaire et confraternel se reconquiert et se construit quotidiennement dans les solidarités et les luttes contre toutes les discriminations, principalement contre le poison du racisme. Oublier cela, ce serait laisser le champ libre à toutes les démagogies, celle d’extrême droite comme celle des intégrismes religieux.
Correspondante