Les manifestations du 9 mai se tenaient avant le passage au Sénat de la loi « Climat et résilience ». Les organisateurs ont compté 115 000 personnes pour plus de 150 défilés à travers le pays, dont 56 000 à Paris (selon la police, 46 918 personnes en France dont 8 500 à Paris).
Les chiffres de participation sont du même ordre que le 28 mars, juste avant le début de l’examen du projet de loi. De nombreuses marches se sont élancées dans des villes comme Toulouse (2 200), Tours (1 000), Nantes (2 000), Rennes (2 000), Bordeaux (4 000) ou encore Montpellier (1 000), Rouen (500), Metz (800), Alençon (100), Lannion (600), Quimper (500)...
Macron : échec et renoncement
Dans la plupart des cortèges, le constat est le même : la déception est forte, teintée de colère, concernant les suites de la Convention citoyenne sur le climat, échec ou renoncement de Macron. La polémique sur le « référendum » (sur l’inscription dans la Constitution d’une phrase sur le climat) est perçue comme un écran de fumée, une piteuse tentative pour faire croire qu’il y a là un enjeu, alors que cela ressemble vraiment à la gesticulation des incapables, visant à nous faire croire que ce qui se passe au Sénat peut influer sur le climat et que la droite empêcherait Macron de prendre de courageuses décisions !
Trop tard pour une « bonne loi »
Sentiment partagé, aussi, que le mot d’ordre des marches n’est pas à la hauteur : une bonne loi climat ? Alors que gouvernement et Parlement partagent une forme de déni, comme si la routine pouvait continuer, comme si nous avions le temps, comme si la situation n’était pas déjà catastrophique ! Aussi, malgré le très large arc de forces appelant à la marche, les drapeaux syndicaux étaient peu nombreux, dans des cortèges pas très dynamiques, et les politiques (EÉLV) semblent préparer les régionales. Ce sont les pancartes personnelles ou familiales, souvent imagées et insolentes, qui donnaient le ton juste. Les jeunes étaient nombreux et nombreuses, mais très atomisés, un peu perdus dans la masse et l’on ne sentait pas l’élan des journées de grève pour le climat.
Sauver le climat, pas leurs profits
Les éléments les plus percutantEs de ces défilés partagent la nécessité impérieuse de désigner le responsable, le capitalisme. Pour le NPA, bien présent dans les cortèges, « la seule possibilité réaliste d’arrêter la catastrophe est de travailler sans relâche à une mobilisation mondiale de masse et de longue haleine, [… rassemblant] tous les mouvements sociaux des exploitéEs et des oppriméEs pour faire descendre dans les rues des dizaines de millions, des centaines de millions de femmes et d’hommes. […] Au lieu de conseiller les décideurs comme le font certaines grandes associations environnementales, il faut les discréditer et les déstabiliser éthiquement, socialement et politiquement. »1 Et c’est dès maintenant qu’il faut s’atteler à la construction d’un large mouvement populaire international pour manifester partout dans le monde au moment de la COP 26 (Glasgow) en novembre 2021.
- 1. Résolution de la IVe internationale, mars 2021.