L’ année 2010 a enregistré le record mondial des émissions de gaz à effet de serre mais aussi de chaleur depuis un siècle avec sécheresses, crises agricoles et alimentaires... Au même moment, l’industrie automobile mondiale bat le record de ventes avec 3,6 millions de véhicules pour PSA Peugeot Citroën. Le même groupe envisage près de 6 300 suppressions d’emplois. Alors que le pétrole devient rare et cher, notre air irrespirable, l’industrie automobile illustre les ravages du capitalisme et de son productivisme destructeur. Elle symbolise la casse humaine car les « bons résultats » de PSA s’accompagnent de cortèges d’intérimaires, d’une augmentation des cadences, du travail la nuit et les dimanches, de menaces de fermetures d’usines, d’un chantage aux délocalisations.
Aucun miracle technique venu d’un véhicule prétendu « plus propre » ne permettra de sortir du règne de la concurrence ni de l’aberration écologique et économique d’un système de surproduction et de gaspillages qui mise sur la voiture individuelle plutôt que sur les transports collectifs.
Pour défendre leurs emplois, leurs conditions de travail, les salariés de la filière auto n’ont d’autre choix que de s’organiser et d’unir leurs résistances, en refusant la concurrence entre les sites et le soutien à des plans de relance bidons. La production de nouveaux véhicules ne réglera rien, ni pour l’écologie ni pour l’emploi, alors que les restructurations et liquidations des sites ne visent que l’augmentation de la productivité pour toujours plus de profits.
C’est un plan de conversion sociale et écologique empiétant sur le pouvoir du capital qui serait nécessaire. Tout comme nous revendiquons une mise sous contrôle de la filière énergétique, avec la réquisition de grands groupes comme Total. Nous devons exiger que la production des modes de transport se fasse sous contrôle de la population et des salariés, dans le respect des objectifs environnementaux.
Il faut lier les luttes qui naissent sur le terrain, sans préalable, et à partir de celles-ci, porter l’exigence de l’appropriation collective des grands moyens de production et du partage du temps de travail. Pour arrêter les dégâts sur notre santé et notre environnement et pour ne pas rester les instruments d’un capitalisme ravageur.
Laurence Lyonnais