Fin juin 2010, le ministre Borloo, en pleine contradiction avec le Grenelle de l’Environnement, a autorisé la poursuite des études de réalisation du projet de liaison autoroutière Castres-Toulouse, mise en concession pour 60 ans au mieux-disant des entrepreneurs privés. Ce projet est financièrement scandaleux, socialement injuste et écologiquement désastreux.La subvention d’équilibre versée au futur concessionnaire pourrait mobiliser jusqu’à 280 millions de fonds publics. Si le projet aboutit, cet effort financier sera largement supporté par les collectivités locales. Mieux utilisées, ces sommes mises en jeu au profit de grands groupes privés de travaux publics et de gestion d’infrastructures routières couvriraient pour plusieurs années la subvention qui assurerait la gratuité des lignes TER sur l’ensemble de la région, solution avancée et soutenue par le NPA et que la présidence socialiste du conseil régional de Midi-Pyrénées refuse d’envisager au motif de l’augmentation du trafic ferroviaire qu’une telle décision entraînerait. Le péage pour 100 km (aller-retour) d’autoroute est par avance fixé à 14,50 euros, ce qui en réserve l’usage aux seuls privilégiés qui pourront et voudront se l’offrir, pas au smicard castrais travaillant à Toulouse (ou l’inverse) qui y engloutirait 27 % de son salaire mensuel. Des milliers d’hectares de terres agricoles seront impactés par la seule emprise de l’autoroute, le remembrement et les conséquences sur plus de 200 exploitations agricoles, et l’urbanisation inéluctable à proximité et entre les échangeurs. Samedi 18 septembre, une soixantaine d’opposants au projet de l’autoroute – associations de défense de l’environnement, agriculteurs, élus des communes et cantons ruraux directement impliqués par le projet, partis politiques (EÉ-Les Verts, NPA, PG et Les Alternatifs) –, ont manifesté leur opposition au projet et présenté leurs propositions alternatives par l’aménagement de la RN 126 déjà existante et le développement des transports collectifs publics ferroviaires et routiers. Ils ont installé trois tracteurs revendicatifs (« Notre outil de travail n’est pas délocalisable », « Défendons la terre qui nous nourrit ») sur le terre-plein du rond-point de la Prade, à Soual, et ont dressé des barrières de péage fictives à l’emplacement de la future gare de péage de l’autoroute. La grande majorité des automobilistes, rackettés avec humour pour sortir de leurs poches 280 millions d’euros « pour aider Borloo » en contrepartie d’un tract et d’une bouchée de pain d’épice de fabrication locale, ont exprimé leur soutien à cette action, en contradiction formelle avec la propagande UMPiste qui laisse entendre que la population castraise est favorable au projet autoroutier. Une signature de ministre ne fait pas la réalisation d’un projet, même quand celui-ci est soutenu par la mono-industrie locale, le groupe pharmaceutique Pierre Fabre, choyée par l’UMP tarnaise et courtisée par le baronnie régionale PS. D’autres actions suivront pour combattre la mise en oeuvre du projet. Les fédérations NPA de la Haute-Garonne et du Tarn y participeront. Antoine Dequidt (NPA 81) et Stella Montebello (NPA 31)
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Photothèque Rouge/Claude Roelens-Dequidt