L’ONU a publié, fin octobre, un rapport sur six risques catastrophiques pour la planète et ses occupantEs. Ce rapport intervient avant la tenue de la future COP28 à Dubaï qui réunira, du 30 novembre au 12 décembre, les pays signataires de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Le rapport est clair : « Les émissions mondiales ne sont pas conformes aux trajectoires d’atténuation cohérentes avec l’objectif de température de l’accord de Paris [COP21]. Il existe une fenêtre de plus en plus étroite pour relever les ambitions et mettre en œuvre les engagements existants afin de limiter le réchauffement à 1,5° C au-dessus des niveaux préindustriels ».
Autrement dit, la grand-messe de la COP21 est à ranger au rayon des gadgets médiatiques habituels des gouvernants qui ne veulent rien changer, qui poursuivent sur la lancée du capitalisme productiviste, cause principale de la crise climatique.
Six risques majeurs pointés
La CCNUCC a réalisé un inventaire mondial des mesures prises par les États depuis la COP21 de 2015 pour contenir l’augmentation des températures sous les + 1,5 °C. Que dit-il ? « En abimant la nature et la biodiversité, en polluant à la fois la Terre et l’espace, nous nous dirigeons dangereusement vers les multiples points de bascule de risques, qui pourraient détruire les systèmes dont notre vie dépend », a déclaré Zita Sebasvari, auteure principale du rapport. De ce rapport, l’ONU a diagnostiqué six risques majeurs.
Quels sont-ils ?
Certains sont documentés depuis longtemps par les scientifiques, comme la fonte des glaciers, en particulier celle de la calotte glacière du Groenland, qui menace de submerger des territoires. De même pour les fortes chaleurs qui augmentent chaque année et qui pourraient condamner toute vie humaine dans certaines zones du globe. L’effondrement de la forêt amazonienne dont les conséquences sont connues menace la biodiversité, accroît le changement climatique (les arbres sont des puits de carbone), augmente les risques de glissements de terrain, d’inondations et impacte les moyens de subsistance, dont ceux des peuples autochtones.
D’autres risques sont pointés désormais, comme le système d’alimentation en eau. Les eaux souterraines diminuent en volume, voire disparaissent. Des secteurs grands consommateurs, en particulier l’agriculture intensive, risquent d’être de plus en plus soumis au manque d’eau. Dans certains pays, des réserves sont à sec (Arabie saoudite) ou menacées de l’être (Inde). En France, les projets insensés de mégabassines défendus par la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) prétendent répondre au problème.
Il y a aussi la crise des systèmes d’assurance. Les risques accrus, les dégâts de plus en plus nombreux et graves font augmenter le prix des assurances. Au point que certaines assurances se retirent de zones jugées à trop grands risques.
Les débris spatiaux risquent de créer des collisions au point de rendre l’orbite terrestre inutilisable pour les satellites, y compris ceux qui servent à prévoir les catastrophes météorologiques. À ce jour, 10 590 satellites sont toujours dans l’espace, dont 2 000 hors service, selon l’ESA (Agence spatiale européenne).
Rapport accablant donc solutions radicales
Le rapport de la CCNUCC renouvelle l’alternative : soit s’adapter aux bouleversements en cours, soit éviter les causes des problèmes.
Au NPA, nous privilégions les mesures radicales pour atténuer le réchauffement climatique comme le développement, et la gratuité, des transports en commun, qui diminue l’utilisation de la voiture (le secteur des transports représente 30 % des émissions de gaz à effet de serre) plutôt que l’installation dans tous les foyers de climatiseurs qui rejettent la chaleur à l’extérieur des habitations et contribuent à encore augmenter la température des villes.
L’organisation capitaliste de l’économie, des sociétés est la cause première de la crise écologique. Sans sortie de ce système, pas de solution viable à long terme.