Du 18 au 27 août, un convoi de l’eau a été organisé par les opposantEs aux mégabassines. Il a rassemblé 700 personnes, conduisant, tout le long, vélos et tracteurs. Des milliers de soutiens sont venus participer aux différentes initiatives à chacune des étapes. Le tout alors qu’une terrible canicule s’abattait sur le pays.
Le départ du convoi était à Lezay, à quelques encablures de Sainte-Soline, avec une pré-étape charentaise partant de Longré, où des mégabassines sont prévues. Les deux premiers jours devaient d’ailleurs mettre l’accent sur ces projets dévastateurs, et des événements (débats, concerts, etc.) furent organisés sur les villes étapes de Jazeneuil et Migné-Auxances, dans le bassin du Clain dans la Vienne, où plus de 30 projets de bassines sont à l’ordre du jour.
Un modèle agricole capitaliste
Puis le convoi a pris la destination de Coussay-les-Bois, toujours dans la Vienne, afin d’organiser une étape dans cette commune où une ferme-usine rassemblant 1 200 taurillons a été lancée. L’occasion donc de rappeler que le vol de l’eau au bénéfice d’une poignée de céréaliers a pour but de contribuer à un modèle agricole capitaliste, où l’on détruit les sols et vide les nappes afin de nourrir (partiellement car il faut quand même faire venir du soja) des animaux dans des conditions déplorables pour produire une viande de piètre qualité.
C’est ensuite le bassin de la Loire qui fut investi, avec des étapes, notamment, à Tours, Blois, puis Orléans. Ici encore de nombreux débats ont été organisés, y compris autour du nucléaire, très concerné par la question de l’eau puisqu’on sait que le débit des fleuves et rivières risque de chuter dans les prochaines décennies, créant un danger évident pour ce qui concerne le refroidissement des réacteurs nucléaires.
Forte mobilisation et actions radicales
L’action principale dans la région Centre-Val-de-Loire visait l’Agence de l’eau à Orléans. Une délégation a été reçue par la préfète de région et de bassin. Au même moment, à Priaires dans les Deux-Sèvres, des grilles, annonçant un début de chantier de mégabassine, ont été installées. Face à la volonté de poursuivre ces projets destructeurs, une occupation de l’agence a commencé. Elle fut symbolique et les lieux ont été libérés le samedi, mais cela démontre quand même la forte capacité de mobilisation de cette lutte, y compris avec des modalités d’actions radicales et toujours différentes.
La lutte continue, contre la répression aussi
Le convoi de l’eau est reparti pour rejoindre Paris, notamment sur le Champs-de-Mars. Une étape importante pour aller dire à la capitale, lieu du pouvoir central, que la lutte continue. D’ailleurs, dans la foulée, c’est vers l’université d’été des mouvements sociaux que se sont dirigéEs les manifestantEs. L’occasion de contribuer à la nécessaire convergence des luttes.
Désormais, c’est en direction du 8 septembre que nous sommes toutes et tous tournéEs, pour réussir à rassembler le plus de monde possible en solidarité avec les 9 camarades qui passeront en procès à Niort.