Publié le Jeudi 29 septembre 2022 à 20h12.

Écologie : le capital fossile détruit la planète

La crise écologique qui se manifeste dans le changement climatique, la perte de biodiversité ou encore l’acidification des océans trouve son origine dans le mépris total des écosystèmes, dans la domination sur la nature du capitalisme mondial afin d’intégrer au cycle d’accumulation du capital les domaines échappant jusque-là à sa logique.

Bien sûr, ceux et celles prédisposés à maintenir le statu quo profondément inégal qui caractérise nos sociétés ne reconnaîtront pas ces raisons.

Un consensus accablant pour les énergies fossiles

Il est plus difficile cependant de contester le consensus scientifique sur le réchauffement mondial, principal marqueur de la crise écologique. Ce consensus est accablant pour l’économie fossile : si la planète est en flammes aujourd’hui, c’est parce que la société capitaliste brûle, depuis plus de 200 ans, des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) pour son fonctionnement, conduisant à une concentration accrue de CO2 dans l’atmosphère, au point de perturber le climat à un rythme effréné.

Les énergies fossiles sont partout autour de nous, de l’agriculture intensive à la production industrielle en passant par les principaux modes de transport. Pourtant, leurs effets délétères pour le climat sont connus depuis plus de 30 ans, et la production d’énergie renouvelable coûte aujourd’hui moins cher que celle d’énergie fossile.

Si l’économie fossile est maintenue, c’est parce qu’une fraction de la classe capitaliste mondiale dont le secteur d’activités est la localisation, l’extraction et la vente de combustibles fossiles, utilise tout son immense pouvoir pour que le business-as-usual perdure.

ExxonMobil, BP, Shell, Total…

Cette fraction de la classe capitaliste qui se consacre à l’accumulation primitive de capital fossile se trouve derrière ExxonMobil, BP, Shell, Chevron, Gazprom, Saudi Aramco ou encore ConocoPhillips, pour ne citer que quelques-unes des entreprises impliquées.

En Belgique et en France, ce secteur est incarné principalement par Total (rebaptisé TotalEnergies dans le cadre de sa propagande visant à se repeindre en vert) et Engie.

Si nous savons depuis plus de 30 ans que les émissions de CO2 ont des effets si catastrophiques, ces entreprises le savent aussi (en réalité, elles le savent depuis plus longtemps encore — au moins depuis 1977 dans le cas d’ExxonMobil —, mais ont dépensé des millions de dollars afin de cacher ces connaissances au public et de continuer leurs activités sans être inquiétées). Et si, malgré ces connaissances et malgré les catastrophes qui s’enchaînent, ces entreprises continuent de sonder, de creuser, de forer, d’extraire et de vendre des combustibles fossiles, elles peuvent légitimement être considérées comme criminelles.

En outre, malgré ses opérations de communication visant à montrer un désengagement, Total continue d’exercer des activités économiques et commerciales en Russie malgré la guerre d’agression menée par le régime de Vladimir Poutine contre l’Ukraine.

Profiteurs de guerre

L’entreprise bénéficie bien sûr de l’envolée des prix des hydro­carbures depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine : au premier semestre 2022, l’entreprise a annoncé des profits de 17,7 milliards d’euros, près de trois fois plus qu’au premier semestre 2021. Alors que nous connaissons une inflation inédite depuis plusieurs décennies, Total et les autres entreprises du capital fossile baignent dans des superprofits indécents.

Le capital fossile est littéralement un profiteur de guerre. Tandis que les vautours ont une utilité dans les cycles naturels, Total représente une autre espèce de charognard, enrichissant grassement ses actionnaires en mettant le feu à la planète.

Les entreprises du capital fossile ne se saborderont pas d’elles-mêmes, alors qu’elles continuent d’investir dans de nouvelles infrastructures, qui demanderont plusieurs années avant que le capital investi ne soit amorti, et dont les propriétaires espèrent tirer des profits pendant plusieurs décennies après ça.

Depuis plus de 30 ans, les gouvernements des principaux États capitalistes ont démontré, par la signature de traités de libre commerce, par les aides publiques fournies au capital fossile, par la poursuite de l’inaction de COP en COP, qu’il ne fallait rien attendre d’eux pour mettre fin à la combustion.

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