Le gaz de schiste n’est pas exploité en France. Une perte intolérable pour le patronat, soutenu par les syndicats CFDT, CFTC et CFE-CGC. Ils viennent de signer un accord pour « réinventer la croissance… proposer une vision positive et conquérante de l'économie française »... et pour autoriser la recherche sur le gaz de schiste et l’exploiter dès que possible.La logique capitaliste est simple. L’énergie représente 82% du déficit commercial de la France et coûte cher aux entreprises. Aux États-Unis, le gaz de schiste est 3 à 4 fois moins cher que le gaz importé. Selon le Medef, avec le gaz de schiste, les entreprises françaises feraient plus de profits qu’elles transformeraient en investissements qui à leur tour doperaient la croissance.Le patronat, rejoint par les syndicats qui ont signé l’accord national interprofessionnel (ANI), nous refait le coup des profits d’aujourd’hui qui seront les emplois de demain.Par dessus le marché ?Mais si le gaz de schiste est bon marché aux USA, c’est grâce à des avantages fiscaux éhontés octroyés par l’État fédéral qui permettent à l’industrie gazière d’être pratiquement exonérée d’impôt. Non soumise aux législations sur l’eau et l’air, elle échappe au coût des conséquences environnementales et sanitaires du gaz de schiste : pollution massive de l’environnement, maladies des travailleurs, des riverains et des animaux d’élevage, c’est le principe « pollueur-profiteur »... Sans compter que seule la multiplication des forages (subventionnés par l'État américain) permet de maintenir la production, car le rendement d'un puits décroît très vite dans le temps, et la production globale déclinera dès 2017 (selon le Oil and Gas Journal).L’ère de l’énergie bon marché est dépassée. Seule une réduction massive de nos émissions de CO2 peut nous permettre d’éviter la catastrophe climatique, et cela est incompatible avec le gaz de schiste plus polluant que le charbon. La crise écologique et sociale impose une nouvelle politique en matière d’énergie. Les capitalistes soutenus dans leur offensive par les productivistes de tout bord, syndicats et partis de gauche, sont incapables de prendre les mesures nécessaires. À nous d’imposer nos choix écosocialistes !CorrespondantEs Commission nationale écologie
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